et il monta au ciel, il est assis à la droite du Père

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Type de document: Commentaire du credo
Temps liturgique: Aucun
Année liturgique: A, B, C

À plusieurs reprises les évangiles nous affirment que Jésus est descendu d'auprès du Père. Il faut bien entendu comprendre cette descente métaphoriquement : Dieu ne peut quitter un lieu puisqu'il n'occupe aucun lieu déterminé. Il faut plutôt comprendre cette descente au sens d'un abaissement, nous l'avons dit. Dieu a pris la condition humaine qui lui est inférieure. En se faisant homme, il s'est abaissé, et il s'est abaissé jusqu'à la mort. Inversement, puisque l'Incarnation et la Passion furent une descente, un abaissement, la Résurrection fut une « montée », une glorification. C'est en ce sens que le Credo nous dit de Jésus qu'il monta au ciel. « Il est monté ! qu'est-ce à dire sinon qu'il est aussi descendu jusqu'en bas, sur la terre ? Celui qui est descendu est aussi celui qui est monté plus haut que tous les cieux afin de remplir tout l'univers. » (Ephésiens 4,9-10) Par sa Résurrection, Jésus a réintégré la gloire qu'il avait au commencement. C'est pour cela qu'il priait avant son arrestation : « Maintenant, Père, glorifie-moi auprès de toi de cette gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût » (Jean 17,5) Toutefois, la nature humaine qu'il avait assumée en descendant du ciel, c'est à dire en se faisant chair, il ne l'a pas déposée en remontant au ciel, c'est à dire en ressuscitant. Et c'est pour cette raison que la même grande prière de Jésus avant son arrestation se termine par ces mots : « Père, je veux que là où je suis, ceux que tu m'as donnés soient eux aussi avec moi. » (Jn 17,24) Il est descendu pour devenir semblable à nous. Il est monté pour que nous devenions semblables à lui. Il s'est abaissé pour devenir l'un de nous. Il a été glorifié pour que nous devenions Dieu. C'est bien revêtu de la nature humaine qu'il siège à la droite de Dieu.

Il faut enfin ajouter que les évangiles ne s'embarrassent pas trop de problèmes de chronologie. Avant d'être ressuscité, Jésus prie déjà le Père de nous introduire « là où il est. ». Dieu, il n'est pas soumis au temps, ni à l'espace. Une prière de la liturgie orthodoxe l'exprime avec beauté :

Dans le tombeau, corporellement

dans les enfers, en âme

comme Dieu, au paradis avec le larron

tu étais sur le trône avec le Père et l'Esprit

ô Christ qui emplis tout

et qu'aucun lieu ne peut contenir.