Par l'Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie

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Type de document: Commentaire du credo
Temps liturgique: Aucun
Année liturgique: A, B, C

Saint Luc raconte que, lors de l'Annonciation, l'ange Gabriel annonce à Marie qu'elle enfantera un fils. Elle est perplexe : « Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d'homme ? » Gabriel répond : « L'Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre ; c'est pourquoi celui qui va naître sera saint et sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1,31-35).

On pourrait croire que cette descente de l'Esprit Saint sur Marie est un peu comme dans les mythes grecs, où un dieu (le plus souvent Zeus) vient sur terre faire l'amour avec une femme. Dans ces récits, l'enfant né de leur union est mi-humain, mi-divin, puisqu'il a un père divin et une mère humaine. S'il en était ainsi, l'Esprit Saint serait alors le père de Jésus, il assurerait le rôle de l'homme dans la procréation humaine. En réalité, la signification du récit biblique est tout à fait différente. L'Esprit Saint ne vient pas faire l'amour à Marie, il n'est pas le père de l'enfant Jésus qui naîtra : Marie reste vierge ! Dieu n'entre pas dans des rapports sexuels avec les hommes. L'Esprit Saint est plutôt l'esprit créateur, l'esprit qui, au commencement, planait au-dessus des eaux originelles (Gn1,2). Au plan humain, Jésus n'a pas de père, Dieu le crée simplement, comme il a créé l'univers. Tandis que les rapports sexuels font partie de l'ordre de la création, de ce qui existe déjà, la conception de Jésus marque une nouvelle création, un nouveau commencement. C'est pourquoi St Paul dit : « si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Le monde ancien est passé, voici qu'une réalité nouvelle est là » (2 Co 5:17).

Mais la nouvelle création arrive au milieu de l'ancienne et en fait partie. C'est une re-création qui renouvelle le monde, elle ne le supprime pas. Jésus, la nouvelle création, prend chair de Marie, qui fait partie de l'ancienne. Cette chair est la chair humaine, la nature humaine. C'est pourquoi, en Jésus, notre nature est renouvelée. Nous sommes, bien qu'héritiers de la première, déjà participants de la nouvelle création.