4e dimanche de Pâques, année C

Auteur: Delavie Bruno
Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique : C
Année: 1997-1998

"Je suis le Bon Pasteur"

Berger, pasteur, brebis, ce sont des termes qui évoquent pour nous des images de scènes champêtres, colorées souvent de poésie douce et facile. Mais quand ces qualités sont attribuées à Jésus, il s'agit plus tôt d'un combat. Car, lorsqu'il prononce ces paroles : "Je suis le Bon Pasteur" les forces hostiles sont déjà en action pour le mener à la mort sur la Croix.

Le texte que nous venons de lire est fort court et pourtant il résume assez bien la pensée de l'évangéliste Jean sur Jésus, sa mission et sa relation à Dieu son Père.

Puisqu'il va être livré aux mains des juifs, Jésus, le bon pasteur doit veiller à ce que les brebis, c'est-à-dire ses disciples, ne périssent pas . Il doit veiller à ce qu'elles ne lui soient pas arrachées des mains. Au moment de l'arrestation du Maître à Gethsémani, l'évangile de Jean nous montre le Christ allant au devant de ceux qui viennent l'arrêter. Il les interpelle en leur criant :"Qui cherchez-vous ?" "Si c'est moi que vous cherchez, ceux-ci laissez les aller". Pour Jésus, il ne faut pas que les apôtres périssent avec lui. Il compte sur eux pour reprendre sa cause après sa mort. Aussi donne-t-il librement sa vie pour eux.

A l'inverse des mercenaires, il va se dessaisir de sa propre vie. Le mercenaire, celui qui n'est pas vraiment le berger et à qui les brebis n'appartiennent pas, voit-il venir le loup, il abandonne les brebis et prend la fuite.. Le loup s'en empare alors et les disperse.

A la croix, Jésus se dessaisit de sa vie pour les tous les humains. Il n'a pas pris la fuite. Il a été jusqu'au bout. Jésus est passé par la mort pour nous donner son Esprit et pour rassembler tous les enfants de Dieu dispersés. C'est pourquoi il est le seul vrai pasteur. Il est le seul à pouvoir porter le titre de bon, parce qu'il donne la "vie éternelle". C'est seulement à la lumière de Pâques que s'éclaire le titre que Jésus se donne.

"Mes brebis écoutent ma voix et je les connais" Pour un juif, l'expression "connaître" déborde le savoir abstrait et exprime une relation profonde. Connaître une chose, c'est en avoir l'expérience concrète. Connaître quelqu'un , c'est entrer en relation personnelle avec lui.

Jésus est celui qui vient parler au nom de Dieu. Sa mission est de révéler aux hommes tout l'amour que Dieu a pour eux. Toujours dans la passion selon S. Jean, nous entendons Jésus déclarer devant Pilate : "Je suis né, je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la Vérité".

Les brebis, c'est-à-dire les disciples, écoutent Jésus Mais déjà pour l'écouter, il faut être de Dieu. C'est pourquoi le Christ considère ses apôtres et ses disciples comme un don du Père. "Mon Père, qui me les a données" est-il dit dans le texte de l'évangile de ce jour. C'est l'idée force de Jean : devant Jésus, les hommes se séparent en deux groupes, ceux qui l'écoutent et ceux qui le rejettent. Les premiers peuvent écouter de par le Père et forment ainsi le troupeau. Au moment de la croix, Jésus achève sa mission et apporte la vie à ceux qui le suivent.

Enfin, l'évangéliste est particulièrement sensible à montrer tous les liens unissant Jésus à son Père. D'ailleurs son intention n'est-elle pas de nous amener à croire que Jésus est vraiment fils de Dieu. Le Père et moi, nous sommes UN.