JESUS DERRIERE NOUS ... AU-DESSUS DE NOUS ... DEVANT NOUS
Il y a trois « quarantaines » dans l'évangile de Luc. D'abord 40 jours après la naissance, Marie est venue présenter son enfant au temple de Jérusalem. Le prêtre a accompli les rites prévus sans rien remarquer de spécial: seuls Syméon et Anne, deux « laïcs », deux personnes âgées, animées par l'Esprit, ont reconnu en ce nouveau-né le Messie qu'elles attendaient avec impatience.
Pendant 40 jours après son baptême, Jésus a fait une retraite au désert pour discerner les moyens de faire advenir le Royaume que son Père venait de lui confier. Il lui fallait donc non seulement prêcher mais purifier le temple gangrené par des pratiques inacceptables. A nouveau si des gens du peuple ont pressenti en lui le Messie, les grands prêtres ne le reconnurent pas et le condamnèrent. Le temple de pierres refusa l'entrée du Fils de Dieu !
Mais son Père l'a ressuscité et alors à nouveau Jésus a entraîné ses disciples dans une nouvelle retraite de 40 jours afin de rectifier leurs fausses conceptions d'un Royaume national et conquérant et leur expliquer ce qu'était vraiment le Royaume des béatitudes qu'il venait d'inaugurer grâce à sa croix et à la résurrection.
CHER THEOPHILE, dans mon premier livre, j'ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné, depuis le moment où il commença, jusqu'au jour où il fut enlevé au ciel, après avoir, par l'Esprit Saint, donné ses instructions aux Apôtres qu'il avait choisis. C'est à eux qu'il s'est présenté vivant après sa Passion ; il leur en a donné bien des preuves, puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu et leur a parlé du Royaume de Dieu
Cette « quarantaine » du temps pascal est donc un temps essentiel où nous acceptons de réformer nos conceptions religieuses car nous aussi, comme les apôtres, nous restons balourds, durs à bien comprendre, ambitieux, confondant le Royaume avec nos réussites, voulant une Eglise puissante et impériale, nous jalousant les uns les autres, refusant la nécessité de la croix, aimant trop mal et espérant trop peu. Esprits aveugles, nous relisons à fond l'Evangile, nous n'en rejetons plus les passages trop exigeants, nous ne l'arrangeons plus selon nos idées, nous nous mettons à l'écoute du Christ Seigneur qui à nouveau nous explique, nous éclaire, chasse nos doutes.
LA MISSION URGENTE ET L'ESPRIT INDISPENSABLE
Cette quarantaine se termine sur une question : comment porter l'Evangile à toutes les nations, et d'abord à notre entourage ? Comment être une communauté fraternelle qui témoigne de la victoire de Jésus sur la mort ? Comment ouvrir les c½urs à la Bonne Nouvelle ? Nous nous rendons compte que cette tâche est très au-dessus de nos capacités. Evangéliser ne se fait pas uniquement avec des talents, du dynamisme, de l'enthousiasme, du sens de l'organisation, des moyens humains car personne, par ses propres ressources, ne peut offrir à l'autre la Lumière de la Bonne nouvelle, le convaincre du pardon des péchés et d'une mondialisation possible sous le regard de Dieu Père de tous les hommes.
L'Evangélisation requiert le SAINT ESPRIT, le Souffle dynamique de Dieu, seul capable d'ouvrir les c½urs à l'Evangile.
Au cours d'un repas qu'il prenait avec eux, il leur donna l'ordre de ne pas quitter Jérusalem, mais d'y attendre que s'accomplisse la promesse du Père. Il déclara : « Cette promesse, vous l'avez entendue de ma bouche : alors que Jean a baptisé avec l'eau, vous, c'est dans l'Esprit Saint que vous serez baptisés d'ici peu de jours. » Ainsi réunis, les Apôtres l'interrogeaient : « Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? » Jésus leur répondit : « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors MES TEMOINS à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. »
Il est vain et ridicule de spéculer sur les dates et les délais, de vouloir connaître le calendrier de Dieu, et il est absurde d'attendre encore un « royaume » nationaliste et ambitieux.
Ce qui d'abord importe c'est de reconnaître ses limites, d'avouer ses faiblesses et d'accepter de recevoir le Don suprême de Dieu : l'ESPRIT SAINT, le SOUFFLE DE DIEU, le PARACLET, le DEFENSEUR, le DYNAMISME, LA FORCE DIVINE nous rend acteurs de l'évangélisation.
Vous serez « baptisés dans l'Esprit» c.à.d. plongés dedans ; il sera votre nouveau milieu de vie, en lui vous ne serez plus « essoufflés » spirituellement...Et il « viendra sur vous » : vous serez investis, recouverts comme par une cuirasse qui vous protégera contre les traits des injures et des menaces.
Et alors « VOUS SEREZ MES TEMOINS » : là est l'½uvre de l'Eglise : rendre témoignage à Jésus, le faire connaître, renverser les caricatures qu'on en a, chasser le scepticisme, aider toute âme à faire la connaissance du Jésus tel qu'il se révèle dans les évangiles, raconter ses paraboles, dévoiler son c½ur, ouvrir à son mystère de mort et de résurrection, offrir sa Paix.
L'ASCENSION ET LA NEUVAINE AU SAINT ESPRIT
Après ces paroles, tandis que les Apôtres le regardaient, il s'éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux. Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s'en allait, voici que, devant eux, se tenaient deux hommes en vêtements blancs, qui leur dirent : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d'auprès de vous, viendra de la même manière que vous l'avez vu s'en aller vers le ciel. »
Il faut s'y résoudre : il n'y aura plus d'apparitions. Le temps de la vision est passé : nous sommes dans le temps de l'audition. Montrer le Christ, c'est faire résonner sa Parole. Le contempler, c'est lui obéir.
Il n'y a rien de plus urgent, de plus capital : ne restons pas le nez en l'air, perdus dans une contemplation éthérée. L'Ascension guérit les disciples béats, nostalgiques, peureux : elle nous envoie au c½ur du monde afin d'annoncer ce qui manque le plus aux hommes : l'ESPERANCE. Car si la mort reste inéluctable, si la recherche scientifique est indispensable pour dominer le monde, améliorer nos conditions d'existence, vaincre les maladies, rien ni personne ne nous donnera jamais la révélation du terme véritable de notre chemin terrestre.
Les Apôtres gardaient le souvenir de Jésus, ils répétaient ses paroles mais surtout, plus encore, ils frémissaient d'impatience de le revoir. Ils en étaient certains : Christ n'est pas notre passé, il n'est pas là-haut derrière les nuages, il est devant nous, au terme de cette vie où ne manqueront jamais peines et angoisses.
Mais à une condition : au préalable nous unir dans LA PRIERE pour ATTENDRE...DESIRER...ouvrir nos c½urs au Don divin. Les apôtres prolongèrent la quarantaine par 9 jours supplémentaires de prière et ainsi atteindre le nombre 50 couronnant la série de 7 x 7 semaines, fête de la « Pentecôte ». Le temps pascal (50 jours - plénitude) est plus important que celui du carême (40 -préparation).
Alors, ils retournèrent à Jérusalem depuis le lieu-dit « mont des Oliviers » qui en est proche...À leur arrivée, ils montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient habituellement ; c'était Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d'Alphée, Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques. Tous, d'un même c½ur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères.
Ils se réunirent à l'étage afin de n'être pas dérangés, ils se coupèrent des distractions du monde afin de pouvoir ensuite lui donner l'essentiel. Ils ne s'enfermèrent pas dans le silence mais discutèrent pour s'éclairer les uns les autres. Ils ne se chamaillaient plus pour obtenir les meilleures places : enfin les Douze n'avaient qu' «seul c½ur » (Actes Apôtres) et Pierre était reconnu premier.
Marie sans doute leur racontait les débuts de son aventure et ils comprenaient qu'il faudrait faire comme elle : accepter en eux Jésus et l'Esprit (Annonciation), sortir et rencontrer les autres (Visitation), et chanter, chanter sans cesse : MAGNIFICAT !
MAGNIFIQUE EST NOTRE DIEU : IL FAIT POUR NOUS DES MERVEILLES.
Ascension
- Auteur: Devillers Raphaël
- Temps liturgique: Temps de Pâques
- Année liturgique : A, B, C
- Année: 2013-2014