Connaissez-vous les petites béatitudes de Joseph Folliet. Je ne résiste pas en cette fête de la Toussaint de vous les partager : « Bienheureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes : ils n'ont pas fini de s'amuser. Bienheureux ceux qui savent distinguer une montagne d'une taupinière : il leur sera épargné bien des tracas. Bienheureux ceux qui sont capables de se reposer et de dormir sans chercher d'excuses : ils deviendront sages. Bienheureux ceux qui savent se taire et écouter : ils en apprendront des choses nouvelles ! Bienheureux ceux qui sont assez intelligents pour ne pas se prendre au sérieux : ils seront appréciés de leur entourage. Heureux êtes-vous si vous savez regarder sérieusement les petites choses et paisiblement les choses sérieuses : vous irez loin dans la vie. Heureux êtes-vous si vous savez admirer un sourire et oublier une grimace : votre route sera ensoleillée. Heureux êtes-vous si vous êtes capable de toujours interpréter avec bienveillance les attitudes d'autrui, même si les apparences sont contraires : vous passerez pour des naïfs, mais la charité est à ce prix. Bienheureux ceux qui pensent avant d'agir et qui prient avant de penser : ils éviteront bien des bêtises. Heureux êtes-vous si vous savez vous taire et sourire même lorsqu'on vous coupe la parole, lorsqu'on vous contredit ou qu'on vous marche sur les pieds : l'Evangile commence à pénétrer votre c½ur. Bienheureux surtout vous qui savez reconnaître le Seigneur en tous ceux que vous rencontrez : vous avez trouvé la vraie lumière, vous avez trouvé la véritable sagesse ». Ces béatitudes contemporaines nous rappellent ainsi avec force que la sainteté à laquelle toutes et tous nous sommes appelés se vit dans le quotidien de nos existences. Il s'agit d'abord et avant tout d'un état d'esprit et de c½ur. Vivre sa vie à la lumière du c½ur de Dieu nous ouvre l'esprit et nous permet de regarder autrement les gens et les événements. De la sorte, nous cherchons à voir toute personne avec les yeux du Père, c'est-à-dire à accepter que toutes et tous nous sommes des êtres en creux. Il y a bien du creux, de l'inaccompli en chacune et chacun de nous. Nous avons ainsi besoin les uns des autres pour nous combler, pour nous humaniser, voire pour nous diviniser puisque nous sommes appelés au partage de la vie divine tout simplement. Il n'y a pas de chemin vers le bonheur, le bonheur est le chemin et pour nous, croyantes et croyants, notre chemin est l'évangile. Il est non seulement bonne nouvelle mais également promesse d'un bonheur véritable qui se réalise dès à présent. Le bonheur auquel nous sommes conviés se décline et se conjugue toujours en Dieu. Nous découvrons au plus profond de notre être cette harmonie qui est de source divine. La vrai vie se vit en Dieu, c'est-à-dire lorsque nous sommes en paix avec Lui, avec les autres et avec nous-mêmes. Il ne faut pas grand chose. Il nous suffit de mettre en pratique ces béatitudes qui nous font redécouvrir quels sont les bien-aimés du Père dans le Fils et par l'Esprit. Avec le Christ, nous sommes entrés dans le temps du Royaume de Dieu. Même si ce dernier n'est pas encore accompli, il est pourtant déjà là et nous y participons par la manière dont nous vivons nos vies. Sommes-nous tournés sur nous-mêmes ou acceptons-nous de nous ouvrir et de partir à la rencontre de celles et ceux qui croisent notre route ? Les béatitudes sont un appel lancé à chacune et chacun d'entre nous pour chercher le Père et l'imiter car de manière étonnante les béatitudes que nous venons d'entendre sont d'abord un discours sur Dieu. En effet, elles nous décrivent en quelques lignes les personnes auxquelles le Père porte une attention toute particulière. Et il nous convie à faire de même ici et maintenant. Dieu le Père ne peut se passer de nous. Mieux encore, il passe par nous et nous devenons ½uvre divine lorsque nous sommes capables de nous laisser inspirer par l'Esprit pour que, à notre tour, nous mettions en pratique ces béatitudes. Ces dernières nous conduisent à remettre de l'éthique dans nos vies en ayant cette attention toute particulière vis-à-vis des bien-aimés de Dieu. Celui-ci a aujourd'hui encore cruellement besoin de saintes et de saints pour poursuivre son ½uvre créatrice, c'est-à-dire tout simplement des gens comme vous et moi. La sainteté s'écrit bien dans le quotidien de nos existences.
Amen
Tous les Saints
- Auteur: Cochinaux Philippe
- Temps liturgique: Temps ordinaire
- Année liturgique : A, B, C
- Année: 2012-2013
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