Transfiguration

Auteur: Philippe Henne
Date de rédaction: 6/08/17
Temps liturgique: Fêtes du Seigneur et Solemnités durant l'année
Année: 2016-2017

La Transfiguration de notre Seigneur Jésus-Christ est à la fois un mystère simple et profond.  Je vais vous raconter la très belle explication qui m’a été donnée par un prêtre qui était professeur de religion au collège Saint-Vincent à Soignies où j’étais élève.  Il nous racontait ceci : Jésus, sentant sa fin prochaine, voyait et sentait que cella allait bientôt tourner mal.  Il prend alors avec lui trois de ses disciples pour leur montrer qui Il est vraiment, le Fils Dieu.  Notez qu’il ne prend pas les plus intelligents.  Il prend ceux qui seront le plus susceptible d’entrevoir le mystère de Sa personne.  On en reparlera plus tard.  Car ce qui est important, c’est que ces trois apôtres découvrent Jésus sous un jour nouveau.  Ce n’est pas simplement quelqu’un qui fait des miracles, ni celui qui dit de belles choses.  C’est beaucoup plus que cela : c’est le Fils de Dieu.

            Oui, nous aussi, nous connaissons parfois des transfigurations.  Comme vous le voyez, je suis dominicain, c’est-à-dire que je vis dans des communautés internationales.  J’ai même vécu trente ans à l’étranger avec des frères de toutes langues, peuples, cultures et même couleurs.  La plus belle chose qui me soit arrivée dans ces communautés internationales, c’est de voir les yeux briller et le visage rayonner chez un frère.  C’est quand il me parle de son pays, de son village, de ce qu’il y a de plus beau chez lui.  Alors toute la splendeur de son cœur jaillit sur son visage. 

            C’est que tous, nous avons une pierre précieuse dans notre cœur.  Cette pierre précieuse est triste et terne tant qu’elle reste enfermée.  Le plus bel écrin ne permet pas à une pierre de briller de mille feux.  Il faut pour cela que la pierre soit exposée à la lumière du soleil.  Il en est de même pour la richesse de notre cœur.  Tant que nous restons enfermés sur nous-mêmes, rien ne peut briller, ni luire dans notre vie.  Il faut que nous ayons le courage d’ouvrir notre cœur à la vie, à la lumière de l’amour de Dieu pour que nous puissions rayonner.

            Mais voilà ! Les blessures de la vie, les mensonges, les trahisons et les déceptions ont fait que petit à petit nous nous sommes repliés sur nous-mêmes et que nous n’avons plus l’audace, le courage de nous ouvrir aux autres et à l’amour de Dieu.  Et, en plus, il y a la monotonie, la fatigue de tous les jours qui s’accumulent.  Nous ne sommes plus capables d’être aimés, ni même d’être surpris par l’amour de Dieu et l’amour des autres pour nous.

            Oui, c’est bouleversant de voir le visage d’un enfant qui brutalement rayonne de joie et de surprise à la vue d’un cadeau.  Oui, c’est un défi immense qui nous est lancé d’être capables d’être pleins d’étonnement et d’admiration pour l’amour qui  nous est offert.  C’est ce que nous apprenons à faire, ici, à chacune de nos eucharisties.  C’est de prendre la perle précieuse qui est dans notre cœur, de la prendre et de la laver de tout ce qui l’obscurcit et de ce qui l’encombre, les blessures de la vie, la poussière de l’ennui, pour pouvoir ainsi l’offrir à la lumière de l’amour éternel du Père.

            Alors notre cœur ébloui, étonné de tant de merveilles, sera capable d’être transfiguré par l’amour de Dieu.