Le troisième jour, conformément aux écritures

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Type de document: Commentaire du credo
Temps liturgique: Aucun
Année liturgique: A, B, C

Dans les Évangiles, à plusieurs endroits, Jésus lui-même fait référence à sa Résurrection et dit qu'elle est annoncée par les Écritures, mais ses disciples ne le comprennent pas : « Voici que nous montons à Jérusalem et que va s'accomplir tout ce que les prophètes ont écrits au sujet du Fils de l'homme, car il sera livré aux païens, soumis aux moqueries, aux outrages et aux crachats ; après l'avoir flagellé, ils le tueront et, le troisième jour, il ressuscitera. Mais eux n'y comprirent rien. Cette parole leur demeurait cachée et ils ne savaient pas ce que Jésus voulait dire » (Luc 18,31-34). Ce n'est qu'après la Résurrection que les saintes femmes se souvinrent de ses paroles et s'en servirent pour donner sens au tombeau trouvé vide et aux apparitions du ressuscité (Luc 24,8, Jean 2,22). Pour bien saisir ce qui nous est dit en ces lignes, il faut savoir que l'Église primitive a vécu bien des années sans le Nouveau Testament, c'est à dire sans la Bible telle que nous la connaissons. Les premières épîtres de Paul ne furent rédigées qu'environ vingt ans après la mort et la Résurrection du Seigneur, et le premier Évangile quelques trente ans après peut être. C'est l'Église qui a produit l'Écriture et non l'inverse. Or les apôtres étaient juifs ; c'est à partir de leurs propres écritures saintes qu'ils vont relire la vie de Jésus. Ils vont interpréter cette vie à la lumière de l'Ancien Testament pour écrire le Nouveau. L'un ne peut se comprendre sans l'autre. Il vont jusqu'à affirmer que toute l'écriture sainte s'accomplit dans la Résurrection du Christ. Il est la Parole, le Verbe par lequel Dieu nous a parlé directement, non plus au travers des prophètes ou de la loi (Hébreux 1,1-3). Les évangiles ne sont pas des récits factuels. Même s'ils comportent des tas d'éléments historiques, ils sont en fait les tout premiers ouvrages de théologie chrétienne et sont beaucoup plus difficiles à lire qu'on le croirait à première vue. Ils se servent constamment de l'Ancien Testament pour montrer comment toutes les promesses faites par Dieu dans le passé trouvent leur accomplissement dans la vie de Jésus, et que cette vie elle-même trouve son aboutissement et sa perfection dans la Résurrection. C'est ainsi que Luc peut virtuellement terminer le troisième Évangile en écrivant : « Jésus leur dit : voici les paroles que je vous ai adressées lorsque j'étais encore avec vous : il faut que s'accomplisse tout ce qui a été écrit de moi dans la Loi de Moïse, dans les Prophètes et dans les Psaumes. Alors, il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures. » (Luc 24,44-45) Tout l'Ancien Testament parle prophétiquement, mystérieusement du Christ, et la vie du Christ en est la clef de lecture.

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