Comme le précédent, cet article est le seul du Credo à s'exprimer au futur. Le jugement dernier est un article de foi, certes, mais aussi un objet de notre espérance. Il reviendra... pour juger les vivants et les morts. En faisant mention des vivants, le Credo situe le jugement dernier dans le cours de l'histoire terrestre. Lorsque le monde a été créé, le temps a commencé sa course. Et de même que le monde a eu un commencement, il aura une fin. Le temps connaîtra une fin. Notre histoire connaîtra une fin. Toute l'oeuvre des hommes aura un terme. Alors, affirme l'Écriture, « l'oeuvre de chacun sera mise en évidence ; le jour du jugement la fera connaître car il se manifeste par le feu, et le feu éprouvera ce que vaut l'oeuvre de chacun. Celui dont l'oeuvre subsistera recevra un salaire. Celui dont l'oeuvre sera consumée en sera privé ; lui-même sera sauvé, mais comme on l'est à travers un feu. » (1 Corinthiens 3,13-15) Tout ce qui s'oppose à Dieu, tout le mal du monde sera détruit en ce jour comme par un feu. Nous serons sauvés « comme à travers un feu. » De là viennent peut-être nos vieilles représentations de l'enfer (Matthieu 5,22 ; 13,40-50), mais il y a beaucoup plus. Ce feu est Dieu lui-même. « Je ferai trembler une dernière fois non seulement la terre, mais aussi le ciel. Les mots 'une dernière fois' annoncent la disparition de tout ce qui participe à l'instabilité du monde, afin que subsiste ce qui est inébranlable ... car notre Dieu est un feu dévorant » (Hébreux 12,27-29). Dieu est feu. Il est descendu en flammes de feu au jour de la Pentecôte. Le Christ reviendra dans la puissance de l'Esprit, dans « un feu flamboyant » (2 Thessaloniciens 1,8). C'est à dire dans un feu qui consumera en nous tout ce qui n'est pas né de l'Esprit Saint, tout ce qui n'est pas semblable à Dieu, tout ce qui ne partage pas la nature du feu. Ainsi notre égoïsme et notre avarice : « votre or et votre argent rouillent, et leur rouille servira contre vous de témoignage : elle dévorera vos chairs comme un feu. » (Jacques 5,2). Et il en ira de tout péché comme de ceux-ci. Le feu n'est qu'une image, bien sûr, mais la Bible veut exprimer par là une vérité profonde. Nos oeuvres seront consumées jusqu'à ce que ne subsistent de nous que ce qui est semblable à Dieu, un peu comme un métal précieux est débarrassé de ses scories (1P 1,7).
Pour juger les vivants et les morts
- Type de document: Commentaire du credo
- Temps liturgique: Aucun
- Année liturgique: A, B, C