Pour nous les hommes et pour notre salut

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Type de document: Commentaire du credo
Temps liturgique: Aucun
Année liturgique: A, B, C
L'opposé du salut n'est pas la damnation (c'est l'antonyme de la béatitude), mais la maladie. Pour bien comprendre cet article du Credo, il faut remonter loin dans le temps, à l'époque où salut (salus, -utis) signifiait encore santé. Le salut est l'oeuvre par laquelle Dieu guérit l'homme. Dans le saint Évangile selon Luc, lorsqu'on lui pose la question de ce qu'il faut faire pour être sauvé, Jésus propose la parabole du bon samaritain (Luc 10,29-37) : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, il tomba sur des bandits qui, l'ayant dépouillé et roué de coups, s'en allèrent, le laissant à moitié mort. Il se trouva qu'un prêtre descendait par ce chemin ; il vit l'homme et passa à bonne distance. Un lévite de même arriva en ce lieu ; il vit l'homme et passa à bonne distance. Mais un Samaritain qui était en voyage arriva près de l'homme : il le vit et fut pris de pitié. Il s'approcha, banda ses plaies en y versant de l'huile et du vin, le chargea sur sa propre monture, le conduisit à une auberge et prit soin de lui. » Selon le commentaire des anciens Pères, cette parabole peut être lue de manière allégorique : Jérusalem y symbolise la Jérusalem céleste, c'est à dire le Paradis. L'homme qui descend de Jérusalem à Jéricho, c'est Adam, l'Homme, chassé du paradis sur la terre. Les brigands sont les démons, qui l'ont blessé et laissé à moitié mort. Les plaies sont les péchés. Le prêtre et le lévite, qui ne font que passer, sont la Loi et les Prophètes, qui n'ont existé que pour un temps. Le Samaritain qui descend lui aussi de Jérusalem et qui prend le blessé sur ses épaules, symbolise le Christ, descendant du ciel et assumant la nature humaine, qui prend la brebis égarée sur ses épaules. Le vin qu'il verse sur les plaies est son propre sang et l'auberge est l'Église. Être sauvé, disent les Pères, c'est se laisser guérir par le Christ. (Origène, 34ème homélie sur l'Évangile de Luc). Le salut est bien l'oeuvre par laquelle Dieu guérit l'homme. Le Credo condense et systématise en quelque sorte l'essentiel du message de l'Évangile. Pour nous les hommes (homines), c'est à dire pour tous ceux et celles qui sont nés d'Adam, le Christ est descendu du ciel. Il a pris chair de la Vierge Marie et s'est fait l'un de nous pour nous rendre la vie. Lorsque nous lisons « pour nous », nous devons comprendre, pour tous, du moins pour tous ceux qui reconnaissent avoir besoin de guérison, car « ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin du médecin, mais les malades ; allez donc apprendre ce que signifie ceci : c'est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice, car je suis venu appeler, non pas les justes, mais les pécheurs. » (Mt 9,12-13) C'est par amour que le Christ est descendu du ciel, qu'il a pris notre chair. C'est la charité qui nous est salutaire, c'est par amour que nous serons sauvés et que nous deviendrons semblables au Christ, c'est à dire à Dieu lui-même.

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