De Gerson au pape François

Le Département de recherches sur le Moyen Âge tardif et la première modernité de l'Université de Liège a le plaisir de vous informer de la conférence que donnera 

Philippe Denis, professeur à l’université du KwaZulu-Natal (Afrique du Sud)et Membre associé de l’Académie royale de Belgique

le mardi 23 février 2016 à 18h30 à l'Université de Liège, 7 place du 20 août (Salle du Grand Physique)

De Gerson au pape François :

Du pouvoir dans la société politique et dans l’Église

La question du pouvoir est au cœur du débat  sur le fonctionnement de la démocratie.  Quels mécanismes une société démocratique doit-elle mettre en place pour contrôler l’exercice du pouvoir et faire en sorte qu’il serve le bien commun ?  Ces questions  sont débattues depuis le temps des Grecs. Elles reviennent en force au Moyen Âge  à l’heure des luttes entre le pape et l’empereur. Dans cette leçon publique Philippe Denis suivra, d’étape en étape, les avatars d’une tradition politique et religieuse  multiséculaire sur la question du pouvoir, de ses abus et de ses nécessaires limitations.  Née à l’aube du second millénaire, cette tradition trouve, au quinzième siècle, sa première illustration importante dans le mouvement conciliariste qui développe, pour un temps, un régime parlementaire dans l’Église d’Occident en distinguant un pouvoir exécutif, confié au pape, et un pouvoir législatif, exercé par le concile. Ces idées trouveront de nouvelles expressions à la période moderne, sous l’impulsion, notamment, d’Edmond Richer, un théologien de Sorbonne au début du dixième-septième siècle.  Transformées et laïcisées, elles donneront une partie de sa substance au projet démocratique moderne. Longtemps campée dans une posture antimoderne, l’Église catholique retrouve, au concile Vatican II et plus récemment avec le pape François, des aspects de la tradition conciliariste. Dans la société politique comme dans l’Église, la question de l’abus de pouvoir demeure d’actualité.