Le temps de l’Avent, c’est le temps de la préparation de la fête de Noël. Et on le voit dans les magasins, et même dans nos villes, avec les marchés de Noël. Mais le temps de l’Avent, ce n’est pas seulement cela. C’est aussi et surtout le temps de la venue. Rappelez-vous : avent vient d’un mot latin adventus qui veut dire venue, arrivée. Venue, arrivée de qui ? Mais de Jésus, bien sûr. Nous vivons dans le souvenir de la venue du Christ sur terre pendant son Incarnation, et nous vivons dans l’attente de son retour glorieux à la fin des temps. A quoi pourrions-nous bien comparer ce curieux sentiment d’attente ? A celui d’une femme dont le mari est retenu prisonnier. Vous vous souvenez de cette histoire tragique des femmes laissées seules pendant la guerre. Leur mari était soldat, fait prisonnier, emporté dans des camps bien loin en Silésie, dans l’Est du Reich allemand. Les jours passent : il faut s’organiser, il faut manger. Les semaines passent : il faut travailler. Les mois passent et toujours pas de nouvelles. L’attente s’estompe. La solitude s’installe et un jour parfois pour certaines c’est trop dur : c’est la faiblesse. Deux choses à retenir. Il y a tout d’abord cette rencontre amoureuse avec le Christ. Oui, un jour, il nous a transformés. Nous sommes devenus un homme. Nous étions comme des enfants révoltés, isolés, sans vrai but dans la vie. Et il est apparu. Il a touché notre cœur et l’immense réservoir d’amour que nous avions, caché derrière le rempart de notre solitude, s’est déversé vers l’océan de son amitié. Mais voilà les années passent et au son fulgurant de notre enthousiasme pour le Bien-aimé a succédé le pas lent et monotone de la traversée de l’immense plaine de notre vie, avec parfois des périodes de tristesse et d’ennui. C’est comme si l’eau de notre vie traversait les marécages de l’ennui et de la monotonie. Et pourtant l’eau s’écoule peu à peu vers l’océan d’amour de Dieu. Car nous aspirons tous à cette rencontre merveilleuse avec le Bien-aimé. C’est là le danger de la vie de tous les jours : c’est d’oublier pourquoi, pour qui nous vivons. C’est pour le Bien-aimé. Alors oui ! Ravivons dans notre cœur ce désir amoureux. Oui mais, me direz-vous, cela va faire mal. Nous ressentirons d’autant plus la douleur de la solitude et de la séparation. C’est vrai, mais seuls les morts ne souffrent plus. Les vivants, les vrais, ont mal, mal de ne pas être aimés, mal de ne pas aimer vraiment. Alors, crions-le tous ensemble : viens, Seigneur Jésus. Alors, cherchons, creusons les mille et un petits signes de l’amour et de la tendresse de Dieu dans notre vie. Pendant cette période de l’Avent, devenons des chercheurs de Dieu, des chercheurs d’amour.
1er dimanche de l'Avent
- Auteur: Philippe Henne
- Date de rédaction: 27/11/16
- Temps liturgique: Avent
- Année: 2016-2017