Chers s½urs et frères,
Menaces, menaces, menaces ! Nous parlons de la bible comme livre d'espérance, comme livre de bonnes nouvelles, mais nous entendons aussi des textes très désespérants, très mauvais concernant les nouvelles.
Notre lecture et l'évangile sont des exemples de ces exceptions. Il n'est pas très agréable d'entendre - surtout un dimanche - des mots tellement agressifs comme « Parole de Dieu ». Pourquoi ne nous évite-t-on pas cette épreuve ? Pourquoi ne nous n'épargne-t-on pas ces textes pour la messe ? Il y a assez de menaces dans notre vie. Les menaces de Al Quaida, les menaces des chefs, des menaces concernant notre vie...
Il est bon de réfléchir d'abord d'ou viennent les textes et quels en sont les contextes.
Le prophète Malachie vivait au le temps de l'exil babylonien du peuple d'Israël. C'était une période où les Juifs étaient obligés de vivre hors de leur propre pays au pays des vainqueurs, en raison de leur défaite dans la guerre. Babylone était le lieu de leur exil pendant de nombreuses années du 5ième siècle avant le Christ.
On peut bien imaginer qu'il y avait une certaine oppression contre ce peuple, la vie quotidienne était limitée et bien réduite et le point plus important : Le peuple d'Israël était très loin de son centre spirituel et culturel - très loin de son temple, du temple de Dieu à Jérusalem.
Cette situation d'absence du temple avait une lourde signification : On était loin de sa patrie, loin de Dieu aussi. Pourquoi alors notre prophète énerve-t-il le peuple avec ses menaces ? Malachie présente un propos menaçant parce qu'il craint que les gens - très loin du temple - aient oublié Dieu, sa loi, les normes. Ils ne respectent plus les obligations de l'alliance avec Dieu, ce qui était plus évident, plus clair à Jérusalem pendant les années avant cet exil à Babylone.
Les mots du prophète sont durs : « Voici que vient le jour de Seigneur, brûlant comme une fournaise. Tous les arrogants, tous ceux qui commettent l'impiété, seront de la paille. » (Mal 3,19a)
En tout cas - l'option du prophète est très claire : La guérison pour ceux qui respectent Dieu, la peine pour les autres...
Dans notre passage de l'évangile il y a une situation semblable à une époque différente :
C'est Jésus qui menace. De nouveau il y a le contexte du temple : Il y a longtemps que le peuple d'Israël est revenu à Jérusalem. Il y avait des souffrances, l'exil n'était plus le problème. Mais il reste un certain oubli. Jésus parle de la destruction du temple. Ce n'est pas seulement un acte de barbarie contre un édifice de valeur historique. C'est plutôt une acte symbolique.
Le but des paroles de Jésus n'est pas la menace. Son but est de faire sentir l'importance de la confiance du message, faire sentir la priorité de la foi qui donne la guérison.
C'est vrai qu'il parle de façon très directe quand il dit des phrases comme :
« Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n'en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. » (Lc 21, 6)
Mais à la fin, c'est autre chose que Jésus veut exprimer. À la fin il dit :
« C'est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. »
Ni Malachie ni Jésus n'optent pour une sorte de fondamentalisme. Les paroles menaçantes de l'Ancien et du Nouveau Testament montrent d'une manière radicale les conséquences de l'oubli du noyau de l'évangile : C'est la proximité de Dieu qui est notre Dieu, un Dieu qui offre la liberté, la grâce, l'approche de lui-même et des autres autour de nous.
Il n'est pas nécessaire, il n'est pas utile d'avoir peur. Il n'y a aucune raison d'avoir peur de Dieu. Prenez garde aux gens et groupes qui utilisent la menace comme moyen stratégique de leur politique et leur idéologie. Il est plutôt nécessaire et utile de ne pas oublier le message - son message - comme fil rouge de notre vie. Et ce message n'est pas menaçant. Pas du tout !
Amen !