4eme dimanche de l'Avent, année B

Auteur: Philippe Henne
Date de rédaction: 21/12/14
Temps liturgique: Avent
Année liturgique : B
Année: 2014-2015

Temps de l’Avent, année B, quatrième dimanche

Annonciation : Luc 1, 26 – 38

 

L’Evangile d’aujourd’hui nous raconte la très annonce faite à Marie. Ce récit de l’Annonciation déploie ses splendeurs quand on le compare avec le récit de la venue de Jean-Baptiste. Dans l’un et l’autre récits, un ange apparaît et annonce le miracle à venir. Mais l’ambiance est toute différente. Dans l’annonce faite à Zacharie, le futur père de Jean-Baptiste, l’atmosphère est lourde et pesante. C’est la crainte qui domine, ou tout au moins un étonnement craintif. Zacharie est dépassé. Il en devient muet. Il devient comme stérile. Il s’enferme chez lui jusqu’au jour de la naissance de son fils. Avec l’Annonciation, il en est tout autrement. L’atmosphère est à la sérénité et la confiance. « Qu’il me soit fait selon ta parole » : voilà les paroles toutes simples prononcées par Marie. Et pourtant la situation est grave. Si Marie est convaincue d’avoir eu une relation coupable, elle sera tout simplement lapidée. « Voici la servante du Seigneur », voilà tout ce qu’elle trouve à dire. Elle n’est pas écrasée par ce nouvel événement. Elle le transforme en geste d’amour et de dévouement. Elle ne s’enferme pas chez elle pour cacher son état, ni pour pleurer sur ses illusions perdues. Elle part aussitôt aller aider sa cousine Elisabeth. Cette visite de l’ange ne la rend pas stérile en amour ou muette comme Zacharie. Elle la pousse à aller aider sa proche parente.

L’attitude de Marie lors de l’Annonciation pourrait également être comparée à celui du roi Hérode lors de la naissance de Jésus. Le roi est inquiet. L’annonce de la naissance d’un nouveau roi pourrait mettre en péril sa situation et aussi sa vie. Il consulte les savants pour savoir où pourrait bien naître un tel rival. Il ne veut pas le saluer. Il veut le tuer. Il demande aux mages de revenir lui dire où trouver ce nouveau-né. Tout est bon pour savoir où se trouve le danger. Et la peur de perdre son poste et aussi sa vie est si grande qu’il n’hésite pas à faire périr tous les enfants nouveau-nés de la région. La peur et l’égoïsme conduisent au meurtre et au massacre.

Voilà trois attitudes différentes devant les aléas de la vie : la peur qui paralyse, la peur qui détruit, la confiance qui libère. Et pourtant, Marie connaîtra la fuite en Egypte, la recherche de son fils à Jérusalem, les longues marches dans la Judée et la Galilée, et enfin la crucifixion. Et pourtant elle est tout le temps restée auprès de son fils, auprès de son Sauveur. Pour elle, la naissance de Jésus ne l’a pas conforté dans ses petites habitudes, ni dans sa petite vie. La naissance de Jésus l’a projetée sur de nouvelles routes vers une nouvelle vie. Hérode craignait toute forme de changements parce que cela signifiait pour lui un péril. Zacharie a été écrasé par la nouvelle de la naissance de son fils. Il en est devenu muet. Marie n’a pas fait de grands discours. Elle est partie aider sa cousine. Puissions-nous nous aussi retrouver cette paisible confiance en Dieu qui nous permet non seulement d’affronter toutes les difficultés, mais aussi de nous ouvrir à la détresse des autres pour mieux les aider. « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole ».

 

Philippe Henne