Nous vivons plein de grands événements dans cette paroisse de Saint-François à Louvain-la-Neuve. Nous sommes ici rassemblés avec un groupe de fiancés. Et cela nous rappelle la beauté d'un engagement à vie avec et pour quelqu'un. Nous célébrons le dernier jour d'une belle semaine, fort chargée, celle de la mission paroissiale. Et cela nous rappelle que le trésor de l'amour de Dieu qu'on a dans le c½ur n'est pas quelque chose qu'il faut garder caché, mais qu'il faut l'annoncer, le faire partager afin que tous aient la même chance que nous : connaître Dieu et son amour. Et enfin, nous avons ce très bel évangile de la résurrection de Lazare. Et ceci nous rappelle que nous sommes tous appelés à vivre un amour éternel.
Et c'est à cela sans doute que nous invitent ces trois grands évangiles que nous avons lus et médités ces derniers dimanches : l'évangile de la Samaritaine, la guérison de l'aveugle-né et la résurrection de Lazare. Et ces trois événements bouleversants sont noyés dans une longue discussion. Regardez aujourd'hui : Jésus crie d'une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » Et le mort sortit. Point. Ca suffit. L'événement, le miracle tient en peu de mots. Car ce qui est le plus important, ce n'est pas ce qui s'est passé, mais ce que cela signifie. C'est comme dans la rencontre amoureuse. Au cours d'un bal, un jeune homme a vu une jeune fille. Très bien ! Cela arrive souvent, mais le plus important, c'est que c'est Roméo qui a rencontré Juliette. Et tout est changé ! Et nous, chacun d'entre nous, nous avons besoin de savoir et de comprendre ce que cela signifie, cette rencontre avec le Bien-aimé, cette rencontre avec Dieu.
Et face à cet événement, face à tous les événements de la vie, il y a deux attitudes possibles, l'une intellectuelle, l'autre émotionnelle. La première, c'est Marthe. Elle va vers Jésus et elle lui dit : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. » Elle ne pleure pas, elle discute. « Mais, continue-t-elle, je sais que, maintenant, encore, Dieu t'accordera tout ce que tu lui demanderas. » Elle rouspète, mais elle y croit encore. Et Jésus discute : « Moi, je suis la résurrection et la vie. » Tout autre est l'attitude de Jésus face à Marie. Pourtant elle aussi dit la même chose : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. », mais elle ne discute pas, elle pleure. Et « Jésus fut bouleversé d'une émotion profonde. »
Face aux horreurs de la vie, nous réagissons spontanément par un cri de révolte : pourquoi ? Pourquoi moi ? Pourquoi tout cela ? Et les uns discutent et les autres pleurent. Et Jésus s'adapte. Il s'adapte pour nous élever au-delà de cette révolte parce que Dieu est plus fort que tout cela. Regardez : pour que Lazare puisse sortir du tombeau, il faut qu'on enlève tout d'abord la pierre. Quand Lazare sort du tombeau, il faut qu'on lui enlève les bandelettes autour des pieds et des mains. Jésus, lui, est sorti du tombeau, et nul n'a roulé la pierre pour lui. Jésus est sorti de tombeau, et les bandelettes étaient sur la pierre, bien pliées. Dieu est bien plus fort que les épreuves de la vie. Il nous invite à dépasser la vie de tous les jours pour partager son éternité d'amour.
Oui, nous vivons et nous avons vécu de beaux moments : la présence de jeunes fiancés, le partage de la foi au cours de cette semaine de mission, la lecture de belles pages de l'Ecriture. Tout cela pour que nous ouvrions notre c½ur aux vastes perspectives de l'amour infini de Dieu pour chacun d'entre nous.