9e dimanche ordinaire, année A

Auteur: Lens Patrick
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : A
Année: 2007-2008

Bâtir sur le roc, sur le fond de ta vie.

C'est la fin du Sermon sur la Montagne que nous lisons aujourd'hui comme évangile. C'est l'évangile le plus préféré des messes de mariages. Fonder sa vie sur le roc, cela donne l'image du solide, de ce qui fait confiance. En fait, si cela serait possible, nous demanderions une garantie pour toute la vie. Mais nous savons que cela est impossible. D'ailleurs, comment savoir si on a vraiment la confiance sans jamais être troublé ? Qu'est-ce que cela veut dire, bâtir sur le roc ? En fait, quels sont nos critères qui déterminent les choix que nous faisons dans notre vie ? Parfois nous ressemblons à ces gens que Jésus évoque dans l'évangile que nous venons de dire : ceux qui crient « Seigneur, Seigneur ! », ceux qui même ont fait de grandes choses pour Dieu, ces prophètes auto-déclarés, ces chasseurs de démons des autres... Mais est-ce que c'est vraiment cela, bâtir sur le roc ? Bâtir sur le roc, c'est fonder sa vie sur le Christ. J'ai parfois l'impression qu'aujourd'hui, on a facilement la tendance d'interpréter ce genre de paroles de façon purement symbolique. Tout chrétien fond sa vie sur le Christ, mais est-ce que cela est bien réel dans notre vie ou est-ce que ce n'est en fait qu'une manière de dire ? En fait, nous fondons notre vie sur beaucoup de choses en dehors du Christ : notre argent, nos sécurités, nos relations, nos loisirs. C'est uniquement par une expérience limite que nous touchons le vrai fond de notre vie. Quand tout tombe, que nous reste-t-il ? Bien sûr, il ne faut pas cherches ces expériences. Certains le font, certains jeunes par exemple qui flirtent avec la mort, en faisant grande vitesse sur les autoroutes la nuit, en prenant des drogues,... Mais c'est peut-être parce qu'ils non jamais eu des limites de la part de leur parents. Ou c'est parce que la société et toutes les contraintes de la vie sont expérimentés comme menaçantes, incertaines, asphyxiantes... C'est vraiment cela qui rend a cet évangile tout son actualité. Le livre du Deutéronome nous conseille de mettre les commandements de Dieu dans notre c½ur, dans notre âme, de les attacher à notre poignet comme un signe, de les fixer comme une marque sur notre front pour ne pas les oublier. Les juifs le font littéralement. Mais même les rites et les observances religieuses ne peuvent pas nous imprégner des valeurs de Dieu si nous n'avons pas quelque part expérimenté nos limites. Bien sûr, il ne faut pas chercher ces expériences, ils viennent automatiquement dans notre vie. Mais ce que nous devons faire consciencieusement, c'est toucher, scruter le fond de notre vie, de notre âme et de notre c½ur. La sécurité que Dieu nos offre, ne réside pas dans une garantie à vie ou dans un contracte. Dieu n'est pas notre talisman, notre amulette, notre porte-bonheur. La sécurité que Dieu nous donne, réside dans le fond de notre c½ur, plus profond que toutes nos questions et nos angoisses. Dieu est plus profond que nos sentiments et nos émotions. Il faut oser le courage de descendre vers le fond de ta vie. Derrière tout ton vécu, Dieu est là pour vivre en communion avec toi. Et le signe que notre recherche de Dieu est vrai, c'est que nous suivons ses paroles de vie, les commandements que Dieu nous offre comme des chemins qui nous rendent libres. Les commandements, c'est Dieu qui nous instruit le chemin, comme lorsque nous traversons une rivière en cherchant les pierres sur lesquels nous pouvons mettre nos pieds en toute sécurité. Même si la loi ne donne pas le vrai accomplissement de la vie chrétienne comme St Paul nous le dit, laisser tomber les commandements nous éloigne encore plus de notre maison. La vie chrétienne, c'est marcher dans les traces de Dieu, en faisant le bien, en évitant le mal, mais pas comme des esclaves, mais comme des personnes adultes dans la foi et confiance.