Caricature ou perversion ?
Des millions de personnes vont défiler aujourd’hui pour la paix et la liberté.
Avec les événements qui nous ont secoués cette semaine nous avons entendu les mots suivants : caricatures, vengeance, honneur de Dieu…
Cela pose plusieurs questions :
1° Où se trouvent les pires caricatures ?
2°Où se trouve la vraie représentation de Dieu, de ses prophètes et de l’humanité ?
3° Comment retrouver l’image et ressemblance de Dieu à laquelle l’homme a été créé ?
Caricature ou perversion ?
Nous le lisons dans le livre de la Genèse : Dieu créa l’homme à son image et ressemblance, homme et femme il les créa ».
Mais l’image et ressemblance a été perdue. L’homme est souvent une caricature de Dieu. Il peut même parfois en présenter une image pervertie car une caricature accentue certains traits, cela reste cependant reconnaissable. La perversion, c’est bien pire : cela prétend présenter l’original mais cela présente en fait le contraire !
Si Dieu est amour. La haine, c’est le contraire de l’amour. Si Dieu est la vie, donner la mort est le contraire de la vie. Si Dieu est pardon, attiser les tension, c’est le contraire, il ne s’agit plus d’une caricature, il s’agit d’une perversion.
Où se trouve la vraie représentation de Dieu, de ses prophètes et de l’humanité ?
Alors où se trouve la vraie image de Dieu et la vraie image de l’humanité ? Nous venons de l’entendre dans ce passage de l’évangile : « Tu es mon Fils bien aimé, en toi se trouve ma joie » !
C’est le Fils qui peut nous réintroduire dans notre vraie identité d’enfants de Dieu. Car il est en relation, lui, avec le Père, avec Dieu et c’est cette relation de confiance, de foi, d’espérance et d’amour que nous avons perdue. Dieu est amour, Dieu est relation. Il est Père, Fils et Saint Esprit et Jésus nous invite à entrer dans cette communion, dans cette unité dans la diversité, dans cette communauté qui est vie et qui est joie.
Comment retrouver l’image et ressemblance de Dieu à laquelle l’homme a été créé ?
Comment cela est-ce possible ? Par le baptême, précisément. Car il ne s’agit pas d’un détail, d’une petite chose de rien. Il s’agit de renaître, radicalement. Il s’agit donc de mourir à la caricature, de mourir à la fermeture sur soi, à l’égoïsme, de renoncer à tous les mécanismes de peur et de mort, pour renaître à une vie nouvelle. Une vie qui est relation, qui est amitié, solidarité. Une vie qui est don et pardon. Une vie qui est celle là même du Souffle de Dieu, de son élan, de son dynamisme, de son Esprit.
Et cela se vit dans le baptême car le baptême, ce n’est pas seulement une goutte d’eau mise sur le front. Ce n’est pas seulement de laver ce qui est superficiel, c’est renaître radicalement.
« baptisés dans le Christ, c’est dans sa mort et sa résurrection que vous avez été plongés. Initialement le baptême était un baptême par immersion. Les orthodoxes le pratiquent encore. Ils plongent le nouveau-né et quand il sort de l’eau, il crie très fort. C’est le nouveau souffle, comme une nouvelle naissance. Dans la mort et la résurrection de Jésus, l’amour est allé jusqu’au bout, Dieu est allé jusqu’au bout. Jusqu’au bout de la vulnérabilité et jusqu’au bout du pardon. Il s’est manifesté le plus fort, le plus haut, non pas parce qu’il se serait vengé mais parce qu’il a été capable de tout absorber, de tout prendre sur lui. Comme le dit Jésus à la veille de sa passion : Il a vaincu le monde. Le mal ne pouvait aller plus loin. Et, dans la résurrection du supplicié, l’amour s’est montré le plus fort. Dieu s’est manifesté.
Nous sommes invités à vivre de cet Esprit là. Nous sommes invités à comprendre que la force véritable, que la vie véritable, que l’amour véritable, est à ce prix là, et que cela vaut la peine et que c’est possible, et qu’il n’y a pas d’autre chemin. Le reste est caricature, le reste est perversion.
Nous pouvons nous mettre à la suite de Jésus, pour donner de Dieu une image belle et joyeuse, en nous laissant entrainer dans son Esprit qui renouvelle toute chose. Il faut que l’humanité retrouve son vrai visage, un visage de paix, un visage gracieux, gracié, un visage de beauté : « Celui-ci est mon Fils bien aimé, en qui j’ai toute ma joie ».
Baptême du Seigneur
- Auteur: Michel Van Aerde
- Date de rédaction: 11/01/15
- Année: 2014-2015