Et nous voilà arrivés à la grande fête de Pâques. Après la longue préparation du carême, après les longues célébrations des Jeudi et Vendredi Saints, et de la Veillée pascale, nous sommes arrivés au jour de Pâques. Mais ce n’est pas fini. C’est le temps pascal qui commence maintenant avec les fêtes de l’Ascension, puis de la Pentecôte qui s’annoncent. On a parfois l’impression qu’on en rajoute toujours un peu, et qu’on risque d’oublier l’essentiel. Car toutes ces fêtes ne font que développer un seul et grand mystère : celui de la manifestation de Dieu dans notre vie. Oui, il s’est passé quelque chose après la mort de Jésus, quelque chose de fort, de tellement fort que les témoins ont eu du mal à l’expliquer. La preuve, c’est qu’il faut trois fêtes pour l’exprimer : la Résurrection, l’Ascension et la Pentecôte. Oui, ce sont trois aspects d’une seule expérience. Jésus est vivant, mais pas comme Lazare qui est sorti du tombeau. Jésus est vraiment Dieu. Il est là, dans les cieux, assis à la droite du Père. C’est tellement incroyable, inimaginable qu’il nous faut recevoir la grâce de Dieu, la grâce de l’Esprit Saint pour pouvoir l’imaginer. Le mystère de la Résurrection de Jésus-Christ est tellement grand qu’il nous faut l’approcher sous des angles différents. C’est comme le mariage. Est-ce qu’on a besoin d’une alliance pour s’aimer ? Est-ce qu’on a besoin d’un banquet pour dire qu’on s’aime ? Est-ce qu’on a besoin d’une robe blanche pour qu’on vive ensemble ? Le mystère de l’amour est tellement grand qu’on a besoin de signes pour en apercevoir un aspect. Pâques, l’Ascension, la Pentecôte nous parlent d’un seul et même événement, d’une seule et magnifique rencontre, celle d’un homme vivant (c’est Pâques), qui est vraiment Dieu (c’est l’Ascension) qui transforme notre vie (c’est la Pentecôte). C’est la même chose avec le baptême. Le prêtre verse de l’eau bénite sur la tête de l’enfant en prononçant les paroles sacrées. Ça suffit. L’enfant est baptisé. Et pourtant la liturgie y ajoute trois rites complémentaires : l’onction, le vêtement blanc et le cierge, parce que nous avons besoin de gestes et de signes qui ouvrent notre cœur et notre intelligence aux multiples facettes de ce mystère. L’enfant est consacré par l’huile sainte comme le fut le roi David. Il est revêtu de la robe blanche comme les élus qui sont auprès de Dieu selon le livre de l’Apocalypse. Il reçoit le cierge allumé parce que toute sa vie, tout notre vie est éclairée par cet amour de Dieu, et que nous sommes appelés à rayonner de cette présence éternelle. Oui, la fête de Pâques, c’est beaucoup plus que la résurrection d’un mort. C’est la manifestation de sa divinité et l’envoi de son Esprit en chacun d’entre nous. Méfions-nous ! Ne cherchons pas Dieu là où Il n’est pas, dans un tombeau, dans les lieux vides et froids de notre passé. Dieu n’est pas là où nous le croyons, mais Il est toujours auprès de nous, vivant pour l’éternité.
Dimanche de Pâques
- Auteur: Philippe Henne
- Date de rédaction: 16/04/17
- Temps liturgique: Triduum pascal
- Année: 2016-2017