La passion des horoscopes remonte à la plus haute antiquité. En Mésopotamie, des spécialistes de l'observation du ciel, appelés "mages" (qui n'étaient pas des rois), tentaient de décrypter les messages que les dieux semblaient délivrer aux hommes à partir du mouvement régulier des étoiles. Un jour, quelques-uns d'entre eux - la légende parle de trois- lurent le signe qu'un roi devait être né au Proche-Orient et ils se mirent en route - peut-être en tant qu' ambassadeurs de leur souverain - pour aller rendre hommage à ce petit Prince.
Aujourd'hui, nous sommes "scotchés" pendant des heures et des heures devant le petit écran pour admirer les étoiles ("les stars") du cinéma et de la chanson. Quel message recevons-nous ? Savons-nous rester intrigués par le mystère de l'humanité ? Car réalité ou fiction, les images nous montrent les agitations, les joies, les inventions, les travaux, les drames, les conflits - cette "comédie humaine" qui parfois tourne au cirque mais plus souvent, hélas, vire à la tragédie avec les guerres et leurs innombrables victimes.
Qui pourrait donc apporter la paix dans cette jungle, donner sens à cette fourmilière qui s'agite en tous sens ? Un peu d'expérience et de réalisme suffit à convaincre que nul dirigeant, nul inventeur, nul artiste, nul coach ne pourra jamais calmer nos fièvres destructrices. L'espoir d'un règne de paix est-il vain ? Faut-il se résigner à jouer une pièce avant de basculer dans les oubliettes de l'histoire ?
Et si "le roi" existait, et s'il y avait quelque part celui qui a le pouvoir de nous extraire d'une existence blessée pour nous introduire dans un royaume de bonté et de paix ? Si nous aussi, nous laissions là "l'écran" pour lire le réel ?...
Les mages se sont rendus en Judée et naturellement ils sont allés frapper à la porte du palais royal à Jérusalem. Mais l'avenir du monde ne réside dans aucune forteresse du pouvoir là où on ne veut que puissance, argent, armée, faste...
Cependant on apprit aux mages païens qu'en Israël il n'y avait pas de mages mais des prophètes, des envoyés du Dieu unique. Depuis longtemps on recueillait leurs oracles qui annonçaient qu'un jour, Dieu enverrait un Roi tout à fait spécial qui instaurerait le droit et la justice car il apporterait le pardon des péchés et nouerait l'alliance définitive entre Dieu et l'humanité. On renseigna les mages : ce roi oint de l'esprit d'amour divin (en hébreu : Messie) devait naître dans le petit village de Bethléem, lieu d'origine du grand roi David. Avec la nouvelle information, les mages se remirent en route.
LE CIEL ET LA BIBLE INDIQUENT L'ETOILE DU MONDE
Au travail, ou par la radio et la télévision, nous essayons de "lire" l'histoire de l'humanité, nous voulons comprendre le sens de notre vie, le pourquoi de nos agitations. Acceptons-nous de recevoir le Livre de la Bible qui est le grand code qui jette une lumière sur notre embrouillaminis ? Prenons-nous le temps d'étudier les Ecritures, de nous assurer qu'il existe une série de messages, de promesses capables de nous éclairer, de nous indiquer une route, un sens ?...
Les mages étaient partis en direction d'une capitale, d'un palais, à la recherche d'un prince couché dans un berceau d'apparat. Et les voilà dans un village, dans une humble demeure : Joseph , un charpentier, et son épouse, Marie, leur montrent le nouveau-né !
Est-il possible que ce soit ce petit pauvre qu'annonçaient les étoiles ? Est-il vrai que l'histoire du monde tourne autour de lui, que l'itinéraire des hommes - qu'ils soient misérables petits bergers ou mages et grands savants - aboutit à ses pieds ?...
Oui, nos mages l'ont cru. Tant les messages des étoiles que les oracles de la Bible juive convergeaient pour leur donner certitude. Ciel et Ecritures, nature et histoire, sciences et Bible ne sont pas contradictoires : au contraire pour qui veut bien humblement les scruter avec attention, ensemble ils montrent Jésus : Lui seul est le Roi qui inaugure le Royaume de Dieu, le Révélateur qui confirme le Créateur.
Et les mages se prosternent : eux, les savants, les païens, ils se mettent à genoux devant ce bébé inconnu dont nulle auréole ne révèle la gloire.
Ils offrent leurs présents : de l'or (comme à un Roi), de l'encens (que l'on brûle au temple dans la prière) et de la myrrhe (aromate de l'amour et de la mort !). Car la vraie foi est en même temps amour, donc offrande, partage, don. Prétendre croire tout en conservant tous ses biens serait s'illusionner dans une piété mensongère. Et après leur hommage, les mages repartent par un autre chemin c'est-à-dire ils prennent une autre route, ils adoptent une nouvelle manière de se comporter. Désormais ils ne seront plus les adulateurs des "stars", les hypnotisés des châteaux, des diamants et du strass. Un enfant silencieux et un couple de parents pauvres mais heureux leur auront révélé où est la vérité. Ils ne chercheront plus dans les horoscopes les recettes du bonheur et les secrets de l'avenir : seul importera le souvenir de Jésus, la nouvelle étoile de leur vie.
Ainsi se termine notre modeste série sur "l'art de la prière" et les mages ne sont pas les moindres de nos maîtres. Récapitulons :
Restons-nous prisonniers des horoscopes, des faux messages que tant de "stars" nous serinent à longueur de journée ? Savons-nous regarder l'univers avec un regard contemplatif ? Voyons-nous que son énigme nous pose une question que nulle science jamais ne parviendra à résoudre ?
Ouvrons-nous le grand Livre des révélations de Dieu ? La Bible est-elle notre nourriture, notre boussole ? Obéissons-nous au message du Livre ? Osons-nous pousser notre recherche jusqu'à aller à "la Maison-du-Pain", à l'Eglise où l'enfant découvert par les mages continue d'attendre les visiteurs pour se donner à eux dans l'Eucharistie ?...
Est-ce que nous nous agenouillons, est-ce que nous prenons le temps de prier, d'adorer, de rendre louange et gloire à Celui-là qui nous apporte le salut ?
Est-ce que notre prière débouche sur la générosité ? Est-ce que la rencontre du Dieu pauvre nous pousse à renoncer à cette honteuse cupidité qui tue aujourd'hui tant d'innocentes victimes de l'indifférence ? Est-ce que la contemplation de Jésus le Messie nous convainc qu'il nous faut changer de manière de vivre, prendre un autre chemin que celui suivi par les foules qui courent au massacre ?...