Eucharistie Etoile pour la Route
Ces jours derniers, la télévision nous a permis de voir ou revoir "l'Odyssée de l'espèce", cette reconstitution qui fait survoler l'aventure tout à fait extraordinaire qu'est la nôtre : comment, du big-bang initial, le temps a conduit lentement à l'apparition de l'homo sapiens.
Comment un pauvre petit être fragile et sans défense au milieu de la savane a-t-il pu se mettre debout, affronter les dangers, dompter les fauves, percer les secrets du cosmos écrasant et étendre sa maîtrise ?
Fabuleuse et merveilleuse histoire de cet être unique émergeant péniblement de l'animalité pour devenir un jour le peintre génial de Lascaux, l'auteur de symphonies, le bâtisseur de cathédrales, l'inventeur des vaisseaux spatiaux entreprenant aujourd'hui la conquête des planètes...
Mais tout aussi capable de se laisser emporter par la haine de son semblable, d'inventer non seulement des armes mais des instruments de torture et d'instaurer l'horreur d'Auschwitz !
Mystère de l'humanité portée au meilleur comme au pire, et toujours tenaillée par une interrogation tenace : quel est le sens de cette aventure millénaire ? Notre terre est-elle seulement une grande scène où nous jouons nos tragi-comédies ... jusqu'au moment où s'éteindront les derniers lampions et que tout s'abîmera dans le grand froid final ?...Suffirait-il de nous débrouiller pour souffrir le moins possible, nous assurer contre les revers et profiter au maximum, pendant qu'il en est temps, des gadgets et des feuilletons débiles du petit écran ?...
Quand il laisse là son téléscope et arrête ses machines, le plus grand savant se retrouve seul et il sait que les étoiles ne lui donneront jamais la réponse que son c½ur cherche dans la nuit.
" Tu nous as fait pour Toi, Seigneur,
et notre c½ur est sans repos tant qu'il ne se repose en Toi"
( Saint Augustin )
Mais où es-tu, Dieu ? Nous ne croyons plus que tu te confonds avec les coups de tonnerre et les forces de la nature qui épouvantaient nos ancêtres. Nous ne croyons plus qu'il suffirait de calculer un horoscope pour enfin connaître la recette du bonheur. Où es-tu ? Comment donc faut-il vivre ? ...Où est la route de l'homme ? L'étoile est-elle, comme chantait J.Brel, "inaccessible" ?...
LA QUÊTE DES MAGES
Un jour, des mages - ces astronomes de l'antiquité orientale- comprirent qu'il fallait chercher la solution de leur désir profond non en-haut dans le ciel mais sur la terre. Et ils se mirent en route, sous les moqueries sans doute de leurs confrères.
Ils allèrent d'abord au palais, dans le lieu du pouvoir : est-ce que le roi - ou l'empereur, ou la vedette, ou le philosophe ou tout autre spécialiste d'une science nouvelle - pouvait répondre à leur quête ? Seul un vieux livre semblait annoncer que la lumière viendrait d'un village perdu de Judée.... Etait-ce crédible ?...
Néanmoins les voyageurs décidèrent de s'y rendre et là, à Bethléem, ils découvrirent une famille modeste, un homme, une femme et leur nouveau-né. Pas de prodige surnaturel, pas d'extase ni d'auréole. Mais là, tout à coup, les mages comprirent et s'agenouillèrent devant cet enfant.
Habitués à s'émerveiller devant les splendeurs du cosmos, voilà qu'ils découvraient " le fils de l'homme" qui était la Manifestation, l'EPIPHANIE de Dieu !
Au c½ur du monde, au sein de la pauvre humanité, ils faisaient la découverte suprême, celle qui rend compte de toutes les autres, celle qui donne sens au travail scientifique, à l'amour des couples et à tout enfant ..
Alors ils offrirent leurs cadeaux : l'or que l'on offre à son Seigneur, la myrrhe qui est l'aromate de l'amour et l'onguent de la mort, et enfin l'encens que l'on brûle pour adorer son Dieu.
CHERCHER ...TROUVER ...CHANGER...
Après 2000 ans, il n'est pas d'autre démarche ni pour le savant le plus génial ni pour nous. Les sciences n'offriront jamais réponse aux parents qui pleurent un enfant mort et nous n'avons plus la naïveté de Victor Hugo qui croyait qu'en ouvrant une école on fermerait une prison.
Il faut oser - et Dieu sait que c'est dur dans une société qui nous anesthésie - se mettre en route, prendre l'initiative, refuser l'endormissement du conformisme, fût-ce sous les quolibets de la famille et les sarcasmes des collègues. Cessant de croire aux contes de fées des palais et de tous les lieux qui prétendent livrer les clefs du bonheur, il faut s'enfoncer dans la nuit afin de chercher ce Jésus-Sauveur, un Vivant que nous avons trop longtemps enveloppé dans les bandelettes des idées
Si tu as la grâce de le découvrir, alors fais-toi tout petit devant lui - même et surtout si tu détiens argent et diplômes -, mets-toi à genoux.
Tu es gêné par tes souillures ? Son regard t'en délivrera.
Tu n'as pas de cadeaux à lui apporter ? Ce n'est pas grave. Ce qu'il veut, ce n'est pas ce que tu as, mais ce que tu es. Ce qui le réjouit, c'est que tu sois venu. Que tu le reconnaisses. Que tu acceptes de te laisser aimer et pardonner.
Alors, comme les mages, tu repartiras "par un autre chemin", tu changeras de vie, tu prendras d'autres orientations, tu rejoindras la troupe des pèlerins de l'Absolu.
Et tu seras bien plus heureux que les mages car eux, ils ont laissé l'enfant dans son village, tandis que toi, t'arrêtant chaque semaine dans une église qui sera ton "Beth-Léhem"(La Maison-du-Pain), tu feras l'expérience que ton Sauveur est avec toi, car il s'appelle EMMANUEL, Dieu-avec-nous.
L'Eucharistie, Pain de Vie, sera en toi l' Etoile qui te guidera vers la Maison du Père.