Les jours raccourcissent, le temps s’est fait maussade et gris. L’année a été tout au long pénible et se termine par la reprise préoccupante de la pandémie. Coup sur coup, les confinements et la distanciation persistante de nos liens sociaux pèsent lourdement sur notre moral. Et voici la Toussaint.
La sainteté c’est l’art de refléter la lumière de Dieu et c’est ce que nous fêtons. Ou plutôt ceux que nous fêtons – les saints – ces personnes qui ont su, en toute circonstance, témoigner d’espérance divine.
Alors que les ténèbres s’épaississent, quand le découragement survient, c’est alors qu’il faut des saints, des personnes qui apportent à la nuit un peu de lumière, à la solitude un peu de présence, à l’affliction un peu d’encouragement.
Si nous ne sommes pas ces personnes, alors notre foi est vaine.
Frères et sœurs nous avons la plus belle espérance à nos cotés : la présence de Dieu. C’est à nous qu’il a été donné la foi, qu’il a été demandé de faire fructifier l’amour du Christ et de porter au monde la lumière de la Résurrection.
La Toussaint c’est la fête de tous les saints, celles et ceux du passé, connus ou inconnus. Mais c’est aussi un appel très actuel à être nous aussi des saints. Pour aujourd’hui.
La pandémie a révélé certaines faiblesses de notre Église, qui a pu apparaître absente, confinée, alors que précisément on l’attend sur le terrain de la charité concrète et de la parole réconfortante. Sans doute y a t-il eu, en effet, trop de silences et pas assez de soutien, bien qu’il ne faille pas mépriser la discrétion de celles et ceux, nombreux, laïcs et prêtres, qui se donnent sans compter et malgré les circonstances, portant aux personnes isolées la communion, passant d’inlassables coups de fil pour prendre des nouvelles, prier et soutenir, portant aux plus pauvres des vivres.
« Heureux les doux, heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, heureux les miséricordieux, heureux les cœurs purs, heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. » Voilà la sainteté, voilà ce que nous fêtons : la foi concrète, la miséricorde effective, l’espérance apportée par des personnes que Dieu anime sincèrement d’amour.
Dans les règles strictes qui nous sont imposées, il nous appartient de tous faire encore un effort, malgré la lassitude, pour témoigner plus encore de sainteté. Parce que les temps l’exigent et que le désespoir gagne nos contemporains, nous devons être à la pointe de l’attention envers le plus faible, le plus désespéré : qui par une prière, qui par une présence, qui par un don.
Frères et sœurs en ces temps difficiles c’est de nous qu’il faut qu’on dise « heureux les doux, les miséricordieux, les cœurs purs, les artisans de paix ». Non pas parce que nous le mériterions, mais parce que nous aurons été perçus efficaces et tenaces dans le témoignage de l’amour de Dieu.
En pleine grisaille, la Toussaint est une fête rayonnante qui nous rappelle l’impératif actuel de la sainteté. À nous d’encore rayonner.