15ème dimanche ordinaire (B)

Auteur: Philippe Henne
Date de rédaction: 11/07/21
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : B
Année: 2020-2021

Quelle étrange recommandation ! Que Jésus envoie ses disciples deux par deux, on peut facilement le comprendre.  Il les a envoyés parcourir le pays, passer de village en village pour annoncer la Bonne Nouvelle.  Pour un voyage compliqué comme celui-là où rien n’est prévu, c’est plus facile et c’est plus rassurant de partir à deux.  On peut se soutenir l’un l’autre. Quand l’un est fatigué ou découragé, l’autre sera là pour l’aider et le soutenir.  Quand l’un n’a plus d’idées, l’autre sera là pour le seconder.  Tout cela, c’est très bien et on peut le comprendre.  Mais pour nous, aujourd’hui, qu’est-ce que cela veut dire ?  Ce n’est pas évident car, pour beaucoup d’entre nous, c’est la solitude.  Pour une raison ou pour une autre, beaucoup d’entre nous, nous ne vivons pas en couple, avec quelqu’un. Et moi le premier qui suis prêtre et religieux.  Alors qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire : être envoyé deux par deux.


            Tout d’abord, nous ne sommes pas si seuls que cela et Jésus nous l’avait rappelé dimanche dernier.  Quand il constate que « nul n’est prophète dans son pays », il se sent rejeté, incompris, et pourtant il n’est pas accablé, ni brisé parce qu’il sait qu’il est porté par l’amour de son Père.  Le Christ n’est pas parti un samedi parce qu’il s’ennuyait.  Il n’est parti sur un coup de tête.  Il est parti parce que, avec son Père et avec l’Esprit, il voulait sauver le genre humaine et nous montrer combien il nous aimait.  Et c’est ainsi qu’il se sentait soutenu par le Père et par l’Esprit.  Et cela, nous l’avons vu à son baptême et pendant la Transfiguration.

            Il en est de même pour nous.  Nous ne sommes pas nés par hasard.  Nous ne sommes pas perdus dans un grand univers , comme un grain de sable au bord de la mer.  Depuis le début, Dieu avait prévu que nous serions ici à Liège en train de prier. Dieu a voulu nous donner la vie et surtout il a voulu nous donner la joie de pouvoir le connaître.  C’était prévu par lui depuis le début.  Mais il n’a pas voulu nous laisser seuls.  Il a toujours veillé sur nous, comme une mère veille sur son enfant, même quand il ne le voit pas.  Dieu  veille sur chacun d’entre nous, comme certains d’entre vous veille sur des membres de votre famille qui sont restés au pays.  Non, ils ne sont pas seuls.  Vous pensez à eux.  Vous priez pour eux. 

            Nous aussi, nous avançons deux par deux sur le chemin de la vie, parce que Jésus est auprès de nous et qu’il veille sur nous.  Et il le fait tellement bien qu’il nous a donné quelqu’un qui veille toujours sur nous : c’est l’Eglise.  C’est chacun d’entre vous qui priez pour l’Eglise et c’est l’Eglise tout entière qui prie pour chacun d’entre nous.  Et c’est l’Eglise aussi qui nous donne la Parole de Dieu ainsi que l’Eucharistie.  Dans l’Eucharistie, c’est Dieu qui se donne tout entier à chacun d’entre nous et c’est l’Eglise qui tout entière veille sur nous, pour que nous n’ayons pas faim de son amour et que nous ne soyons pas seuls sur le chemin de la vie.

            En sortant de cette église, nous ne serons pas tristes, parce que nous serons encore une fois seuls, mais nous serons joyeux d’avoir goûté la douceur de la présence du Christ dans notre vie, à côté de nous grâce à nos frères dans la prière, à l’intérieur de notre corps grâce à l’Eucharistie.