Avez-vous déjà vu à la télévision des Pasteurs évangéliques ou même des Catholiques organiser un grand rassemblement sous un grand chapiteau ? Et comment un prédicateur prêchait pendant plusieurs heures devant des spectateurs suspendus à ses lèvres ? Comment des milliers de gens s’y pressaient et chantaient des alléluias, parfois avec les mains levées ? Comment des gens ont témoigné qu’ils avaient été guéris d’une maladie pendant ce service où l’on priait pour les malades ?
Avez-vous déjà vu cela à la télévision ? Moi, je n’ai pas seulement vu cela à la télévision, mais j’en ai été moi-même témoin. Tel était le cas du Père Emiliano Tardif, prêtre canadien du Sacré-Cœur. Il priait pour les malades et ceux-ci ont été guéris par le Seigneur ! C’était merveilleux et très impressionnant de voir ou de vivre tout cela !
Quand de telles guérisons sont censées se produire, des milliers des gens se convertissent. Mais certaines personnes n’y voient qu’une pure hystérie collective. Certes, il faut des critères de discernement !
Cette histoire me rappelle l’incident de l’Évangile d’aujourd’hui. Tous les Douze étaient avec Jésus à Capharnaüm. Ils étaient conscients d’avoir reçu le pouvoir de prêcher et de chasser les démons en raison d’un lien très fort avec Jésus.
Il n’est pas étonnant qu’ils réagissent aux prétentions des autres personnes qui, sans faire partie des Douze, osent expulser les démons au nom de Jésus. Jean, le « fils du tonnerre », comme Jésus l’avait surnommé, a la même réaction d’exclusion que Josué dans la première lecture.
Étant au service de Moïse depuis sa jeunesse, Josué ne pouvait pas admettre que parmi les 70 collaborateurs que Moïse a choisis, deux d’entre eux, Eldad et Médad, n’ayant pas répondu à la convocation de Moïse, puissent prophétiser. Mais Moïse reproche au contraire à Josué cette jalousie qui exclut les autres. Car on ne peut pas empêcher l’Esprit de Dieu de souffler où il veut. Personne n’en a le monopole. L’Esprit Saint intervient aussi dans le cœur de toute personne de bonne volonté !
Dans l’Évangile, de la même manière, Jésus interdit aux Douze l’esprit d’exclusion. Car, il admet que quelqu’un puisse faire un bien ou un miracle en son nom, bien qu’il n’appartienne pas au groupe des Douze qu’il a choisis. Jésus n’exclut personne. Et moi, alors ? Qu’en est-il de nous dans nos communautés et dans nos familles ? Ne réagissons-nous pas parfois comme les disciples ou comme Josué en classant quelqu’un dans une catégorie donnée ? C’est pourquoi Jésus nous dit : « Faites confiance à autrui ».
Un peu plus loin dans l’Évangile, Jésus nous demande de nous débarrasser des parties de notre corps qui peuvent nous conduire au mal.
Attention ! Il ne s’agit pas de se mutiler comme dans l’histoire des habitants de la « Cité bénie », racontée par l’écrivain libanais Khalil Gibran dans son recueil de poèmes « Le fou ». Dans cette ville bénie, les habitants n’avaient qu’un seul œil et qu’une seule main. Ils s’étaient eux-mêmes arraché leur œil droit et avaient coupé leur main droite. Car, disaient-ils, nous avons mis en application la Parole de Jésus.
Non ! Jésus ne conseille à personne de se mutiler. Il nous invite à regarder surtout ce qui, en nous et sur nous, pourrait nous tenter à faire le mal. Autrement dit : il ne nous appartient pas de limiter l’action de Dieu. Au contraire, nous pouvons nous réjouir de voir des actions bienveillantes de Dieu dans la vie des autres personnes. L’appartenance à Dieu, à Jésus, concerne toujours en premier lieu le cœur de chaque être humain et de sa foi en Jésus.
Ce que Jésus attend de nous, c’est une véritable conversion, une « métanoïa », un changement de vie. Si nos mains nous font chuter, il faut qu’elles deviennent des mains tendues et ouvertes. Si avec nos pieds nous empruntons des chemins périlleux sans Jésus, il est plus que temps que nous puissions marcher à sa suite.
Si nos yeux nous entraînent au mal, il est plus que temps qu’ils puissent regarder les autres avec sollicitude, les regarder non pas pour les juger mais pour nous réjouir de ce que le bien se fasse ; qu’importe qui le fait pourvu qu’il se fasse !
Agir au nom de Jésus ne signifie pas toujours faire des choses éclatantes ! Quand nous sommes en communion avec Dieu, même les petites bonnes actions comptent. Dire à quelqu’un : merci d’être là pour moi ! Avoir le temps d’écouter quelqu’un ! Donner un verre d’eau à quelqu’un ! Voilà ce que signifie agir au nom de Jésus. Ce sont ces petits gestes quotidiens qui font changer la vie et redonnent le sourire à autrui !
En agissant ainsi au nom de Jésus, vous rendez des services d’amour non seulement aux autres mais également à Dieu. Je suis convaincu que vous ne perdrez pas la récompense promise auprès de Dieu : la vie éternelle ! La foi vivante est toujours accompagnée d’actions. Si vous voulez être certain d’avoir la vie éternelle promise, alors mettez votre foi en Jésus et choisissez de l’inviter dans votre vie, vous serez sauvé. Amen.