30ème dimanche ordinaire

Auteur: Philippe Henne
Date de rédaction: 24/10/21
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : B
Année: 2020-2021

Les gens ne savent pas ce qu’ils veulent.  Quand l’aveugle crie vers Jésus, ils essaient de le faire taire, et, quand Jésus leur dit de l’appeler, ils l’encouragent.  Ils changent du tout au tout leur attitude.  Tout d’abord, ils rejettent le mendiant, ensuite, ils le soutiennent.  Que s’est-il passé ? Dieu a parlé et tout est transformé.  Les disciples sont passés du petit groupe fermé de privilégiés à l’ouverture vers un autre totalement différent.

            C’est comme en paroisse avec les nouveaux baptisés. Ces hommes et ces femmes ont fait un long parcours.  Pendant deux ou trois ans, ils ont suivi des cours de catéchèse.  Ils ont eu la chance de rencontrer des hommes et des femmes qui ont pris le temps de les écouter et de leur parler.  Ils n’ont pas parlé de n’importe quoi.  Ils ont parlé de Dieu, du sens de la vie, de la solitude et de la solidarité.  Et puis brutalement, plus rien. Une fois qu’ils ont été baptisés, plus personne ne leur parle et ce qui est plus curieux encore, c’est que beaucoup de paroissiens ne leur ont pas dit bonjour, ne leur ont même pas souhaité la bienvenue.

            Et pourtant, ces nouveaux chrétiens nous apportent une première bonne nouvelle.  C’est que croire en Jésus-Christ, c’est tellement beau qu’aujourd’hui des adultes, des hommes et des femmes qui travaillent, qui sont mariés et qui ont des enfants, trouvent une lumière plus grande encore dans leur vie, celle de l’amour de Dieu.  Ils ne sont pas chrétiens par tradition, ils le sont par conversion, par conviction.

            Il en est de même pour cet aveugle. S’il crie vers Dieu, c’est qu’il a infiniment besoin de Lui et, si les autres veulent le faire taire, c’est parce qu’il les dérange.  Ils préféreraient être tout seuls avec Jésus, bien tranquilles, pour pouvoir profiter de ses paroles, de sa gentillesse.  Mais ils entourent le Christ.  Ils forment comme une muraille ;  Ils L’empêchent de sortir, de rencontrer ceux qui ont vraiment besoin de Lui.

            Alors la question se pose aussi pour chacun d’entre nous : sommes-nous tellement tournés vers Jésus que notre dos forme une muraille pour ceux qui voudraient L’approcher ? Sommes-nous capables de nous tourner vers l’aveugle qui demande de l’aide, vers le nouveau baptisé qui cherche une rencontre fraternelle dans une communauté chrétienne ? Il y a tant de belles choses qui se passent dans le monde, autour de nous : un frère qui se convertit, Jésus qui appelle un homme ou une femme à Le suivre, un couple qui, après tant d’années, continue à travailler ensemble dans l’église ou dans les œuvres sociales.  Que cette eucharistie nous rappelle la chaleur de nos premières rencontres avec Jésus.  Qu’elle nous apprenne à partager ce que nous avons reçu, l’amour de Dieu pour l’éternité.