Nous venons d’entendre dans « La bonne nouvelle de l’évangile de J-C selon St. Luc » l’énoncé d’une série de catastrophes majeures ! Le soleil, la lune et les étoiles, les trois corps célestes qui constituaient la voûte céleste, se mettront à trembler et enverront des signes. Sur terre les nations seront affolées par la montée des eaux et le vacarme des flots. Les hommes mourront de peur en voyant tout cela. Et Luc nous dit qu’au pire de ce cataclysme, apparaitra le Fils de l’homme dans une nuée avec puissance et gloire !
Et ce n’est pas tout. L’évangile continue. Pour faire face à tous ces événements, il est grand temps de se préparer. Plus d’ivresses, de beuveries, de soucis pour tous les aléas de la vie, etc. … Un filet s’abattra à l’improviste sur tous les habitants de la terre !!!
Alors, la seule façon d’échapper à tous ces malheurs est de rester éveillés, debout devant le Fils de l’homme, nous dit l’évangile.
Nous avons entendu que les croyants sont appelés à prendre soin d’eux-mêmes et des autres pour ne pas s’alourdir le cœur. Au risque d’être surpris s’ils ne sont pas prêts quand viendra le Fils de l’Homme ! Voilà un terrible évangile pour commencer ce temps de l’Avent et se préparer à Noël, la joie d’une naissance qui devrait nous faire chaud au cœur et entrer dans une ère nouvelle ? Notre monde, dont on parle tous les jours, est-il vraiment proche de cette apocalypse décrite par Luc pour nous faire peur et nous faire changer de vie ?
Nous savons bien que le chaos est déjà là. Et qu’un petit Jésus est déjà né il y a plus de deux mille ans. Alors, quelles attentes, peut-être quelles peurs, quelles espérances et quelle préparation pour ce Noël qui revient chaque année ? Je crois que le vrai défi, ce n’est pas Noël mais c’est Pâques. Bien sûr qu’il fallait une naissance pour que Dieu prenne chair dans notre humanité avant de mourir, de ressusciter et de rejoindre sa source. Mais cette naissance n’a de sens que si nous devenons partenaires d’une fécondité exceptionnelle, d’une vie toujours renaissante, d’une vie donnée pour être reçue et se transmettre. Noël, c’est le cadeau d’une Vie qui nous est confiée, le cadeau de la résurrection dont nous devenons partenaires.
Dieu a pris chair dans notre humanité pour nous faire entre dans l’expérience de ce qu’il est : l’amour dans sa plénitude. C’est le sens de notre vie et c’est la source de notre bonheur.
L’Avent nous entraine alors au-delà d’un temps de mémoire, dans un temps de renaissance, d’allègement de notre cœur, comme dit l’évangile. Ces cataclysmes annoncés, ne sont pas une punition de Dieu pour notre ingratitude. Mais ils peuvent devenir la conséquence d’un cœur trop lourd pour faire en lui la place pour tout l’amour qu’est Dieu lui-même. Nous avons le pouvoir, la liberté d’alléger notre cœur ou de l’alourdir. Cette liberté est une très grande responsabilité. Car il s’agit de la réalité de Dieu, tout Amour, qui nous est confiée.
Il est, Dieu lui-même, notre cadeau de Noël à redécouvrir et à déballer au cœur de nos relations humaines. Alors l’Avent c’est se préparer à accueillir une naissance, source d’une vie nouvelle tournée vers les autres pour respecter, consoler, remettre debout et en marche. Pour redonner sens … et même pour ressusciter. A l’approche de Noël, l’Avent peut être un temps privilégié pour préparer des cadeaux à offrir et pour faire en soi la place pour en recevoir.
Noël sera alors le cadeau d’une vie et même de la Vie si nous le recevons en humains partenaires et responsables de la fécondité d’un trésor.