Le Jeudi Saint, la veille de sa mort, Jésus a non seulement pris un dernier repas avec ses disciples, mais il leur a aussi lavé les pieds. C’est extraordinaire ! Non seulement Jésus a voulu donner sa vie pour ses amis, mais il a voulu leur laver les pieds, comme un esclave le ferait pour son maître ou pour un hôte de qualité. Il faut dire que laver les pieds de quelqu’un d’autre n’est pas une tâche agréable. Et pourtant ce n’est rien en comparaison de ce que les parents font tous les jours avec leurs enfants en bas âge. Ils doivent changer leurs langes, de jour comme de nuit, et même le dimanche midi au milieu d’un repas de famille. Beaucoup d’hommes et de femmes accomplissent ainsi des tâches ingrates. Ce sont les infirmières et les aides-soignantes qui nettoient les malades. Ce sont aussi beaucoup d’adultes qui prennent en charge leurs parents à la maison. Ce sont également des parents qui s’occupent de leur grand garçon trisomique ou paralysé. C’est tous les jours, pendant des années, et même parfois pendant toute leur vie que ces personnes consacrent leur temps dans ce service humble et pas toujours amusant. Aujourd’hui c’est un peu pour eux aussi que nous célébrons cette fête du Jeudi Saint. Ils réalisent tous les jours ce que le Christ a lui-même accompli le dernier soir de sa vie.
Nous sommes parfois tristes et découragés parce que nous nous sentons seuls et isolés. Et portant il y a partout dans le monde, hier comme aujourd’hui, tant d’hommes et de femmes qui donnent de leur temps et de leur cœur à tous ceux qui sont autour d’eux dans le besoin. C’est à nous d’ouvrir les yeux et les oreilles de notre cœur à tout cet élan d’amour et de fraternité qui traverse le monde. Et cela, malgré les guerres provoquées par l’orgueil et l’égoïsme de certains chefs d’Etat.
C’est à nous aujourd’hui de résister à la vague de découragement qui peut emporter tant d’hommes et de femmes aujourd’hui devant toutes les difficultés qu’ils doivent affronter. Si nous pouvons y résister, c’est parce que nous savons qu’il y a deux mille ans, un homme est mort sur la croix, non pas par accident, mais par amour. Et nous le savons : cet homme, qui est Dieu, a tout quitté dans le ciel pour nous donner tout sur la terre. Et nous le croyons : cet homme est ressuscité et vivant au milieu de nous. Et quand nous recevons son corps dans la sainte eucharistie, nous participons à sa force de vie et d’enthousiasme qui nous permet d’aller vers les autres, de les aider et de leur rendre service, comme Jésus l’a fait le soir du Jeudi Saint.