Quatrième dimanche de Pâques

Auteur: Stéphane Braun
Date de rédaction: 8/05/22
Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique : C
Année: 2021-2022

Voilà un court évangile qui nous est bien familier. Nous connaissons bien cette image du « Bon Pasteur », cette image bucolique de Jésus portant un agneau sur ses épaules. Les plus âgés d’entre nous ont encore connu ces images pieuses du « Bon Pasteur » glissées dans son missel en souvenir d’une première communion. « Le Bon Pasteur », c’est aussi le nom donné à pas mal d’institutions caritatives ou de congrégations religieuses.

Nous sommes toujours dans le temps pascal. Cette période un peu bucolique de la nature qui commence à reverdir et des jeunes agneaux qui gambades dans les pâturages de nos régions. Mais la réalité exprimée dans la parabole est loin des images pieuses qui sentent frais la nature du printemps.

Cet évangile, comme tous les évangiles, est une histoire de Parole. Jésus déclare : « mes brebis écoutent ma voix ». En cinq mots, toute une histoire de relation. Celle d’un berger avec son troupeau. Google parlerait aujourd’hui d’une histoire de reconnaissance vocale. Celle d’un berger responsable d’un troupeau. Le berger conduit le troupeau dans l’herbe fraîche du printemps ; Il le regroupe la nuit pour le protéger des prédateurs ; Il porte sur ses épaules les malades, les blessés les plus jeunes encore fragiles.

Les brebis « écoutent la voix du berger » nous dit l’évangile. Ecouter, c’est bien plus qu’entendre. Les brebis entendent les rumeurs de la vallée, le bruit du ruisseau ou de l’orage qui menace. Mais elles écoutent le berger parce qu’elles ont confiance. Confiance au chemin sur lequel il les précède. Confiance à l’appel pour le regroupement du soir en se sentant en sécurité.

Les brebis écoutent une voix. Cette voix n’est pas un bêlement, un appel, un signal qui vient du troupeau dans un code qu’il est seul à comprendre. C’est une voix qui vient d’ailleurs, une voix d’au-delà du troupeau, dont le son attire et relie. Une voix devenue familière, parce qu’elle fait partie de la confiance du quotidien.

Les pharisiens sont furieux car cette image n’est pas celle du propriétaire du bétail qui marque les brebis de ses initiales avant de les confier à un berger mercenaire qui a pour mission de les ramener à l’automne plus grasses qu’au départ de l’enclos. Jésus utilise cette parabole pour répondre aux autorités juives qui insistent pour qu’il leur dise clairement s’il est le messie annoncé par les prophètes. Ils attendent une réponse en oui ou non et reçoivent en réponse une histoire de pâturage et de mouton.

Mais qu’elle est belle cette histoire ! Car la bonne nouvelle continue : « Mes brebis, celles qui écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent.  Mes brebis, ce sont celles qui écoutent ma voix … et pas les autres ! Ce sont celles que le père m’a donné en cadeau. Celles dont je ne peux me séparer et que je continuerai à accompagner car je les relie au père et mon père et moi sommes un.

C’est l’histoire des premiers disciples et de tous les suivants : « Viens et suis-moi » leur a dit un berger inconnu. Ils ont tout laissé tomber et ont suivi cette voix qui a changé le sens de leur vie. Les pharisiens entendent des paroles qui agacent. Les disciples écoutent une voix qui embrase. Une voix qui n’est pas celle des hommes mais celle de celui qui les a mis au monde et qui les a donnés au monde. Celui que chacun peut appeler Amour et que les chrétiens appellent Dieu. Celui dont on peut entendre l’appel qui devient irrésistible quand on l’écoute !

C’est aujourd’hui la journée mondiale des vocations. La responsabilité est plus que d’entendre un appel. Elle est de l’écouter, de se laisser séduire et de suivre dans la confiance. Et c’est aussi aujourd’hui la fête des mamans qui nous relie à cette image du bon pasteur. Cette image de douceur et de tendresse portée par une parole qui accompagne l’histoire de la vie d’un enfant. Une parole, souvent murmure dans l’oreille d’un enfant pour chanter avec lui, pour le consoler, pour l’encourager, pour l’aider à grandir. Je sais que toutes les femmes ne sont pas maman. Que tous les enfants n’ont pas de maman. Mais l’évangile et la fête du jour nous proposent de porter dans nos prières toutes les mamans du monde et d’applaudir celles qui grandissent avec des enfants dans l’esprit de l’évangile !