Quatorzième dimanche ordinaire

Auteur: Philippe Henne
Date de rédaction: 3/07/22
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : C
Année: 2021-2022

Parcourir le long chemin de la vie avec un compagnon ou une compagne, voilà bien une réalité que beaucoup ne connaissent pas ou ne connaissent plus. Tant de gens vivent seuls et souffrent de cette solitude. Cette situation n’est pas toujours voulue. Elle peut être due à un décès, un départ, une séparation. Et le discours traditionnel de l4elgise sur la beauté du mariage ne fait que renforcer le sentiment d’exclusion de ces personnes seules.

            La première chose qu’il faut se rappeler, c’est que la foi chrétienne est basée sur la résurrection, sur la victoire de la vie sur la mort.  Ce qui est important, ce n’est pas ce que l’on a fait, ni ce que l’on est, mais c’est de savoir si l’on est prête à commencer aujourd’hui et maintenant une nouvelle vie d’amour, et cela est valable pour les gens mariés, comme pour les personnes seules.  Dans l’amour, rien n’est acquis, tout est à faire, tout est à construire, non pas en se focalisant sur certains détails de la vie, mais sur les choses fondamentales.  Quand, pendant sa vie terrestre, Jésus rencontrait un homme ou une femme, il ne s’attardait pas à son aspect extérieur, mais sur la qualité de son cœur. quand il rencontra Matthieu, le percepteur d’impôts, il ne s’est pas inquiété de savoir si son bureau était en ordre ou si sa cravate (pardon ! sa tunique) était bien arrangée, mais Jésus a senti en Matthieu quelqu’un qui était prêt  à tout quitter pour vivre de façon entière et absolue une vie d’amour éternel. Quand Jésus rencontra Nicodème, il ne se laissa pas entraîner dans des discours philosophiques, mais il brisa ses raisonnements intellectuels par des questions toutes simples sur la vie et sur la mort, sur l’amour et sa capacité de tout donner à quelqu’un.

            Que l’on soit à deux ou tout seul, c’est dans le temps que l’on donne aux autres, à l’écoute de leurs espoirs et de leurs craintes, que l’on découvre la merveilleuse image de Dieu dans leur cœur.  c’est ce que le Christ à fait sur terre.  en rencontrant les hommes et les femmes de son temps, il a découvert leur immenses soif d’amour et leur capacité de se donner un peu, beaucoup, passionnément.  En écoutant les malades et en aidant les plus défavorisés, nous leur permettons de s’ouvrir au soleil rayonnant de l’amour de Dieu.  Quand le Christ rencontrait les gens sur terre, lui-même n’était pas seul.  Il était porté par l’amour de son Père, comme nous le sommes aujourd’hui et tous les jours de notre vie.  C’est ce qui nous permet d’échapper à l’aigreur de la solitude ou aux petites disputes quotidiennes.  Que l’on soit seul ou à deux, c’est en partant, comme les apôtres à la découverte du visage du Christ dans les autres que nous arrivons à faire des miracles : leur rendre la vie et la dignité d’enfants de Dieu, c’est-à-dire d’hommes et de femmes créés et aimés pour l’éternité.