Assomption

Auteur: Philippr Henne
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : C
Année: 2021-2022

            Le 15 août est un moment particulier dans l’année. C’est un peu comme Noël, mais sans le battage commercial et publicitaire. Dans beaucoup de villages, il y a un petit pèlerinage qui est organisé. Il y a donc dans l’air, dans l’atmosphère, un petit quelque chose qui nous invite à goûter la paix et la détente. C’est naturellement encore maintenant la période des vacances. Mais il y a quelque chose de plus aujourd’hui. Je dirais qu’il y a comme un petit air de tendresse et c’est à nous d’en profiter pour repartir d’ici avec plus de joie et de courage dans la vie.


            Il y a tout d’abord la Vierge et la statue de la Vierge. Celle d’Esplechin n’est pas comme toutes les autres. Dans les autres statues, la Vierge est droite et elle regarde devant elle. Ici, elle a la tête penchée vers le bas avec les bras grand ouverts. C’est comme si elle était au ciel et que de là-haut elle regardait vers nous, en nous donnant tout son cœur. Et je trouve cela important : savoir qu’il y a quelqu’un quelque part qui nous regarde avec confiance, quelqu’un qui nous dit : « je suis là ; j’ai confiance en toi ; je sais que tu peux faire de belles choses. » Et alors, quand on a la chance de connaître quelqu’un comme cela, on n’a pas peur de commencer quelque chose de nouveau parce que, même si ça rate, on sait qu’on ne sera pas puni, écrasé, ni même ridiculisé. Non, Marie nous regarde avec bonté et elle nous donne tout son cœur, les bras grand ouverts.

            Et, si elle peut le faire, c’est parce qu’elle a elle-même connu la même chose. Quand son Fils est mort sur la croix, elle aurait pu retourner dans son village et se mettre à pleure du matin jusqu’au soir. Mais non ! Elle a voulu recommencer à vivre avec les apôtres. Et pourtant ils avaient tous abandonné Jésus et elle était restée bien seule au pied de la croix. Mais elle savait qu’ils n’étaient pas méchants, ces apôtres, ils étaient tout simplement maladroits. Un peu comme chacun d’entre nous. On n’est pas vraiment méchants. On ne réussit pas toujours tout ce qu’on voudrait bien faire. Et tout cela parce qu’on est maladroits.

            Et, si la Vierge Marie peut nous donner toute sa confiance, c’est parce que Jésus est venu la chercher, qu’il l’a prise par la main et qu’il l’a emmenée auprès de son Père dans le ciel. Et c’est ce qui nous arrivera un jour : le Christ viendra nous prendre par la min, comme il l’a fait avec Adam et Eve. Il les a tirés des enfers pour qu’ils soient tous les deux auprès de son Père. Parce que la fête d’aujourd’hui, c’est la fête de la vie éternelle, mais pas une vie tout seul, dans un coin perdu du ciel, mais une vie sous le soleil rayonnant de l’amour de Dieu et entouré de tous ceux que nous aimons et aussi de tous ceux que nous ne connaissons pas, mais qui prient aujourd’hui avec nous et pour nous. C’est un peu comme au Cénacle : les apôtres étaient réunis autour de Marie et ils étaient ensemble pour prier. C’est un peu comme aujourd’hui : nous sommes tous ensemble autour de Marie et, avec elle, nous prions Jésus.