Nous vivons dans un monde rempli de messages de mort et de désespoir, non seulement dans notre société, avec les menaces de guerre, mais aussi dans notre Eglise avec nos communautés vieillissantes et de moins en moins nombreuses. En sommes-nous réduits à gérer la pénurie et la désaffection ? Ou pourrons-nous retrouver l’Esprit de la résurrection et de la vie ?
Nous vivons dans des villes pleines de lumière, le jour comme la nuit. Les vitrines, mais aussi l’éclairage public nous empêchent de voir le ciel et la vie. Et pourtant les plus anciens d’entre nous s’en souviennent, comme d’ailleurs les scouts et les patronnés, c’est le soir quand le soleil s’est couché que l’on peut voir les étoiles et la lune. Car c’est dans la nuit noire de la solitude et du rejet que l’on peut redécouvrir la lumière claire et apaisante de l’amour de Dieu. C’est alors que, plutôt que d’être angoissés par l’obscurité, nous pouvons, comme des scouts expérimentés, trouver la route en nous fiant à l’amour inébranlable de Dieu, comme les marins le font quand ils suivent le rythme imperturbable des étoiles.
N’est-ce pas pour nous une invitation à retrouver aujourd’hui l’étoile de notre vie, Dieu, notre conjoint, l’idéal pour lequel nous avons toujours vécu. Le ciel est sombre, mais les étoiles brillent. Dieu n’est pas loin. Il nous parle toujours, dans les Ecritures, dans l’eucharistie, dans la liturgie. A nous de redécouvrir dans la nuit de nos doutes les étoiles des beaux moments de notre vie, ces moments qui nous ont fait lever et marcher à travers le désert de certaines années, comme les rois mages qui ont quitté leurs riches et confortables bureaux d’études pour travers le désert de Syrie et arriver dans un petit village appelé Bethléem.
Le Christ a quitté le confort du ciel pour rejoindre l’étoile de notre cœur. Il a pardonné les erreurs du passé et nous a ouvert la porte de son amour dans la splendeur de sa présence actuelle. Il a laissé de côté la mort de nos égoïsmes et de notre solitude pour nous ouvrir à la vie de sa constante tendresse.
Les nuages des soucis quotidiens et de nos souffrances cachées couvrent parfois, et même souvent, la clarté des étoiles toujours présentes. C’set à nous de faire comme les bergers de l’Antiquité : regarder et scruter ces petites lumières qui, dans le ciel, nous accompagnent dans la tristesse de la nuit et qui nous annoncent la naissance d’un jour nouveau.
Dieu n’est pas le Seigneur des morts, mais celui des vivants, de tous ceux et de toutes celles qui lèvent les yeux vers lui et qui discernent dans la routine de tous les jours les signes de son immense amour.