34ème dimanche ordinaire

Auteur: Philippe Henne
Date de rédaction: 20/11/22
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : C
Année: 2021-2022

            La célébration du Christ Roi de l’univers est plus que jamais d’actualité. Quand, en 1925, le pape Pie XI instaura cette fête, l’Italie venait de sombrer dans le fascisme et Mussolini régnait en dictateur. Il avait éliminé toute opposition politique et il allait lancer son pays dans la guerre contre l’Ethiopie, la France, la Grèce et la Lybie pour finir dans la destruction et la mort. La fête d’aujourd’hui est un rappel à tous les dictateurs du monde que la terre ne leur appartient pas et qu’ils ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent. Autrement, ils agissent comme le roi David qui avait pris Bethsabée, la femme d’Uri, et qui avait fait tuer le mari trompé.

            Le Christ, véritable roi de l’univers, ne règne pas grâce à une police politique qui surveillerait les paroles et les pensées de chacun sur terre. mais il règne grâce à une armée d’hommes et de femmes qui, dans le silence de la cuisine ou dans le bruit assourdissant des machines, veulent transformer le monde en un royaume, celui de Dieu. Dans le silence de la nuit, quand une infirmière se penche sur un malade qui gémit, ou quand un travailleur social apporte une tasse de café bien chaud à un SDF aux mains bleuis par le froid, les soldats du Christ remporte une grande victoire, celle de l’amour.
            Il ne s’agit pas de détruire des centrales électriques ou d’abattre un château d’eau, pour plonger des villes entières dans le froid et dans la saleté. Il s’agit bien au contraire d’apporter à chaque être humain, homme ou femme, vieillard ou enfant, la lumière de la vie et de la résurrection, comme Jésus l’a fait avec le bon larron. Il lui avait ouvert les portes du paradis tandis que l’autre larron continuait à croire qu’il n’avait besoin de personne. Il avait été le dictateur de sa vie, seul contre tous. Et, pour obtenir ce qu’il désirait, il avait volé et il avait tué. Et maintenant il pend sur une croix et il continue à crier sa haine contre tout le monde et contre Jésus qui était à côté de lui, crucifié. Mais le bon larron avait tout simplement reconnu qu’il avait besoin d’aide et de rêve. Il rêvait d’être avec Jésus dans son royaume. Et pour cela il fallait changer de vie, comme l’avait le roi David qui avait commis l’adultère et un meurtre, tout simplement par caprice.

            Il est plus facile de détruire que de construire. Détruire, on peut le faire en un instant, en tuant la vie, en tuant l’amour. Construire, cela demande du temps, beaucoup de temps. Cela dure toute une vie et c’est parfois décourageant. Mais nous avons à chaque instant la possibilité de retrouver le regard et les paroles de Jésus : « tu seras avec moi dans mon royaume. » Nous y sommes déjà, dans son royaume, quand nous recevons l’eucharistie, quand nous recevons Dieu tout entier dans son corps et dans son sang. C’est alors que le Christ est vraiment roi de l’univers, quand il est accueilli par quelqu’un qui accepte de se laisser transformer. Il en est ainsi quand nous accueillons Jésus dans le malade qui gémit ou dans le pauvre qui a faim, dans ce voisin qui nous parle de ses ennuis ou de ce proche parent qui a besoin d’un coup de main.

            Le Christ Roi de l’univers ne règne pas à coup de bombes et par la peur. Il règne par la prière et par l’amour.