Sainte Marie, Mère de Dieu

Auteur: Jean-Bertrand Madragule
Date de rédaction: 1/01/23
Temps liturgique: Temps de Noël
Année liturgique : A
Année: 2022-2023

Chers frères et sœurs,

Le chiffre 1 en rouge est visible aujourd’hui sur la première page du calendrier 2023. La nouvelle année est arrivée. L’ancienne est terminée. C’était une longue période qui fait aujourd’hui partie du passé. Si je fais le calcul : l’année 2023 compte 365 jours ou 8 760 heures ou exactement 525 600 minutes. Je fais l’impasse sur les secondes.

Peut-être que certains se sont posé ces questions : Qu’emportons-nous avec nous pour la nouvelle année ? Que voulons-nous absolument laisser derrière nous ? Qu’allons-nous garder ? Qu’apportera cette année 2023 ?

C’est la coutume de la fête du premier janvier de se souhaiter une bonne année et de s’échanger des vœux. Les vœux sont une bénédiction de Dieu que nous appelons sur les autres.

En jetant un regard rétrospectif sur l’année écoulée, nous nous rendons compte que beaucoup de bonnes choses nous ont été données et que, même dans l’adversité, nous avons été soutenus et accompagnés par des personnes de bonne volonté qui nous ont apporté leur soutien, leur aide et leur amitié.

Mais c’est surtout la bonté de Dieu, sa bénédiction qui nous a toujours été accordée et pour laquelle nous voulons toujours rendre grâce. Il est donc tout à fait logique que la première lecture du livre des Nombres contienne la bénédiction connue sous le nom de bénédiction sacerdotale. « Que le Seigneur te bénisse et te garde ! » (Nb 6 24).

« Bénir » vient du latin bene dicere, « dire du bien ». Bénir quelqu’un ne signifie pas seulement lui souhaiter du bien, dire du bien de lui mais aussi lui faire du bien. C’est Dieu lui-même qui pense du bien de nous, il dit du bien de nous. Le livre de la Genèse nous dit que la Parole de Dieu est acte : « Dieu dit et cela fut » (Gen 1). Quand Dieu dit du bien de toi, sa Parole te transforme et elle te fait du bien.

Quand le prêtre ou une autre personne te bénit, cela signifie que tu es dans la grâce de Dieu et que tu vis en harmonie avec Dieu. Cela ne t’épargnera pas les difficultés, les épreuves de la vie. Mais si tu vis dans la bénédiction de Dieu, tu traverseras les épreuves en tenant la main de Dieu qui sans cesse t’accompagne.

Liturgiquement, cette journée est célébrée en tant que Solennité de Marie, la Mère de Dieu. C’est en Marie que le salut de Dieu a commencé ; c’est d’elle que Jésus, le Sauveur, est né. Mais que signifie le fait de vénérer Marie comme Mère de Dieu ?

Marie est et reste un être humain, mais elle a effectivement conçu le Fils de Dieu en tant que vierge et lui a donné naissance en tant que vrai Dieu et vrai homme. La disposition de Marie à croire était essentielle. Dans la foi, elle a dit oui à cette vocation. Sur la base des paroles de l’Archange Gabriel, elle a pu reconnaître qu’elle était « pleine de grâce », car Dieu s’est penché avec bienveillance sur son humble servante. Consciente de la portée de sa décision, Marie a dit : « Qu’il m’advienne selon ta parole » (Lc 1, 38). L’Enfant Jésus a voulu faire sa demeure dans le sein de la Mère de Dieu, et Marie l’a accepté avec amour – pour notre salut. Sa maternité s’étend donc à tous les humains auxquels Dieu a envoyé le Sauveur.

Avec la naissance de son Fils, quelque chose de nouveau a commencé dans la vie de Marie. « Elle retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Lc 2, 19). Rien de Bethléem, de tout ce qui s’était passé, ne devait être perdu pour elle. Les neuf mois de sa vie durant lesquels elle s’était préparée intensément à la naissance du Fils de Dieu étaient terminés. Près d’un an s’était écoulé depuis que le messager de Dieu lui avait promis la naissance d’un Fils.

Que s’est-il passé, par exemple, lorsque Marie a rendu visite à sa parente Elisabeth ? Qu’a-t-elle ressenti lorsque son mari Joseph avait voulu la renvoyer ? Marie y réfléchit dans son cœur avant de s’engager avec son nouveau-né dans leur avenir commun.

En cette nouvelle année, nous regardons vers l’avant. Nous aimerions vraiment savoir ce que nous réserve l’année 2023. La nouvelle année, comme l’ancienne, est une collection de feuilles de calendrier derrière lesquelles se cache beaucoup de temps.

Nous sommes invités à utiliser ce temps à bon escient. Nous avons souvent l’impression de mal gérer le temps. « Je n’ai pas le temps pour ça » ! Nous nous plaignons toujours du manque de temps.

Voici ce que nous pouvons apprendre de Marie aujourd’hui, aux premières heures du temps qui vient de nous être donné. Nous avons entendu dire d’elle qu’elle préserve tout. C’est cette attitude de préservation que je vous souhaite pour la nouvelle année. Si je vis consciemment minute par minute, je les préserve. Je les médite ensuite et les garde dans mon cœur. Dans les dernières minutes de 2023, je me rendrai compte à quel point le cadeau de ces 525 600 minutes était précieux.

Commençons dès aujourd’hui à préserver chaque minute de la nouvelle année. Ces minutes sont des moments importants de la prière. Nous voulons les offrir à Dieu en retour et c’est le temps le plus précieux : un temps que nous ne regretterons jamais.

Si tu pries chaque jour pendant dix minutes sur les 525 600 minutes, tu y consacres 3 650 minutes par an. Il te reste encore plus d’un demi-million de minutes. Si tu prends ce temps de prière pour le Seigneur, il fera aussi une demeure dans ton cœur.

Toute personne qui prie réfléchit à tout. Prie chaque jour et préserve ce temps ! Conserve tous les mystères de Dieu, toutes les grâces de Dieu, comme Marie dans ton cœur ! De cette manière, tu ne perdras aucune page du calendrier et la bénédiction de Dieu te parviendra chaque jour. Amen.