6e dimanche du temps ordinaire

Auteur: Philippe Henne
Date de rédaction: 11/02/24
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : B
Année: 2023-2024

Après la belle-mère de Pierre, c’est un lépreux qui est guéri. Jésus va de plus en plus loin dans son oeuvre de réhabilitation des exclus. Ses premiers miracles ne sont pas faits pour ceux qui ont de petits bobos, mais pour ceux qui sont rejetés, humiliés, méprisés.

Il est intéressant de noter que les gens ne réagissent pas de la même façon après cette brutale guérison. On l’a vu la semaine dernière: la belle-mère de Pierre ne dit rien, elle se lève et elle va servir tous ce qui étaient là, dans la maison. Le lépreux, lui, décide de crier partout que Jésus l’a guéri. Il le fait tellement bien que Jésus ne peut aller nulle part sans se faire interpeller. Il était devenu comme une vedette. Or, ce n’était pas cela qu’il voulait faire. il voulait bien au contraire vivre au milieu des gens, comme eux, comme nous, pour mieux nous imprégner de son amour, pas de façon brutale, mais de façon douce.

Et c’est là toute la question, comment pouvons-nous parler de Dieu, de la foi, de son amour? En faisant beaucoup de bruit? En courant partout et en jouant du tambour? Certainement pas. Cela donnerait le résultat tout à fait opposé de ce que l’on rechercherait. Cela énerverait les gens autour de nous. Cela pourrait les pousser à devenir agressifs avec nous.

Non ! Il faut faire comme Jésus l’a dit au lépreux après l’avoir guéri: « Attention! Ne dis rien à personne. Par contre, ta nouvelle façon de vivre servira de témoignage ». Et c’est cela la vraie vie chrétienne que nous pourrions mener, faire comme le Christ: aller de plus en plus loin dans l’accueil des personnes mises à l’écart. Cela arrive même dans nos communautés paroissiales. J’ai connu un curé dans une paroisse où se mêlaient des gens venus du monde entier. Ce curé disait qu’il ne fallait pas quitter l’église sans avoir parlé à quelqu’un qu’on ne connaissait pas encore. Il fallait pouvoir accueillir l’inconnu, qu’il soit jeune ou vieux, bien portant ou handicapé.

Il n’y a pas que l’accueil des plus démunis. Il y a aussi la beauté et la qualité de la prière paroissiale. Nos églises sont appelées à être des foyers de lumière et de joie de vivre. Elles le sont déjà et elles pourraient l’être encore davantage, si nous participons efficacement à la liturgie. Il faut laisser Jésus agir à travers le prêtre pendant l’eucharistie. C’est lui qui, par sa prière, peut nous guérir de nos regrets et de nos angoisses. Jésus n’était pas venu pour guérir les malades à la chaîne. Il était venu pour petit à petit nous imprégner de son amour.

Alors, au cours de cette eucharistie, laissons-nous imprégner par la prière de toute la communauté et repartons transformés par l’amour de Dieu parce que nous avons reçu son Corps et sa Parole de guérison.