Allez apprendre la miséricorde.
La foi chrétienne a la réputation d'être une religion de morale et de perfectionnisme : il faut toujours aider, il faut toujours aimer les autres. Et si tu ne le fais pas, tu n'es pas un vrai chrétien ou tu es un hypocrite si tu vas encore à la messe. Cela arrange certains : moi, je ne suis pas parfait, donc je ne peux pas aller à la messe ! D'autres ricanent : tu vois, les chrétiens avec leur haute morale, ils ne peuvent pas suivre leur morale, ils sont si faibles que nous ! La foi chrétienne, c'est un bel idéal, mais on sait que c'est impraticable ! Mais la vérité est que Jésus n'est pas venu les bons, les justes, mais les pécheurs. Jésus appelle des pécheurs comme nous, des gens faibles, des gens qui ne sont pas parfaits. Il mange même avec eux, ce qui dans la religion juive avait une connotation religieuse. Cela aussi peut arranger certains : tout le monde va au ciel, je ne dois pas vraiment changer ma vie ! Mais ce n'est pas ça que Jésus veut nous enseigner. Il faut bien comprendre dans quel contexte Jésus donne l'enseignement de l'évangile d'aujourd'hui. Il fait une réaction à ce que les pharisiens lui disent. Ils sont irrités parce que Jésus mange avec les pécheurs. Et ces pécheurs, ce ne sont pas les moindres : des publicains, des collaborateurs avec le régime romain. Qui sont nos publicains aujourd'hui ? Est-ce que nous aurions considéré Jésus comme quelqu'un qui est politiquement correcte ? Mais Jésus et justement venu pour les pécheurs, ceux qui en ont bien besoin. Nous ne le comprenons pas toujours bien, parce que nous ne comprenons pas la miséricorde de Dieu. Et nous ne comprenons pas la miséricorde de Dieu, parce que nous ne comprenons pas que nous aussi, nous sommes des pécheurs. C'est peut-être justement le péché des justes, des gens de bien, bien éduque dans la religion juive ou chrétienne : si on parle des pécheurs, c'est toujours des autres que l'on parle. Et si nous parlons de la miséricorde de Dieu, nous en parlons parce que cela nous arrange, pour nous-mêmes, ou pour des groupes de gens pour lesquels on lutte ou s'investit. Et curieusement on peut se battre pour une cause juste en s'irritant contre les autres. Pour certains redresseurs de torts, leur engagement s'st terminé dans la déception totale ou dans l'amertume. Et à tous ceux, mais aussi nous tous, Jésus dit aujourd'hui : « Allez apprendre ce que veut dire cette parole : C'est la miséricorde que je désire en non les sacrifices. » Les sacrifices : ce sont nos essais à être bon et parfait. Nous avons luttés contre nos mauvais penchants, mais nous constatons chaque fois notre imperfection. Et c'est si difficile à accepter. Nous avons donné tout, avec toutes nos forces, mais cela n'a pas marché. Certains, malgré leur éducation et leur bonne volonté, on été pris au piège des forces mauvaises et n'ont plu pu échapper à cela. Et maintenant ils sont dans l'isolation et ils se sentent seuls. C'était peut-être le cas de Matthieu, qui était assis à son bureau de publicain. Et soudain, vient Jésus et il lui dit : « Suis-Moi ! » Suivre Jésus, c'étai son unique issue, sa dernière chance. Jésus est l'avenir des pécheurs, parce qu'il les voit avec les yeux de Dieu. Et le c½ur de Dieu est plein de miséricorde, parce qu'il voit le néant de l'homme sans Dieu. La miséricorde, c'est les entrailles de Dieu qui bougent. Dieu est comme une mère : Il ne peut pas voir la souffrance de son enfant. « Allez apprendre ce que cela veut dire : Je ne veux pas des sacrifices, mais la miséricorde. » Dieu ne nous demande pas la perfection, car la perfection, c'est son ½uvre en nous. D'abord, il faut entre en contact avec son propre néant pour devenir plus miséricordieux vis-à-vis les autres. Puis Dieu peut continuer à changer ton c½ur aussi, pour que tu puisses pardonner ta propre imperfection à toi-même et t'accepter comme tu es. Dieu change ton c½ur, tes entrailles, ton esprit, ta mentalité. Là, tu es guéri et tu ne jugeras plus les autres. Tu seras bien content que les pécheurs trouveront eux-aussi la voie du salut et deviennent, comme toi, des enfants de Dieu.