Mc 4, 35-41
Voulant être encore plus performant que son propre père et se souvenant de sa guerre contre l'Irak baptisée « Tempête du désert » au début des années nonante du siècle passé, G. W. Bush décida de préparer une nouvelle guerre. Pour ce faire, il invita son allié Tony Blair pour en discuter car il reconnaissait le fin stratège qu'était ce dernier. En pleine discussion dans le bureau ovale, Jacques Chirac qui passait par hasard par là se permit d'entrer et leur demanda quel était le contenu de leur entretien. « Nous sommes en train de préparer une nouvelle guerre », annonça G. W. Bush. « Pour quel motif ? » s'interrogea le président français. « L'opération militaire baptisée « Tempête chez les belges » aura comme objectif d'éliminer tous les belges de la planète et un marchand de frites pakistanais », répondit Tony Blair. « Mais pourquoi un marchand de frites pakistanais ? », s'enquit Jacques. A ce moment Tony regarda George et lui dit : « tu vois, j'avais raison, les gens ne se poseront pas la question du pourquoi de l'élimination de tous les belges ». Pauvres de nous. Tempête du désert où tant d'hommes ont perdu la vie, tempête chez les belges qui, j'espère, jamais n'existera. Des tempêtes nous en traversons toutes et tous. Elles font partie de l'histoire de nos vies. Nous les traversons car existe au plus profond de nous un désir de vivre même si au moment où nous en faisons l'expérience, nous nous sentons trop souvent bien seuls face à l'immensité de ce qui nous arrive. Nous redécouvrons à quel point nous sommes confrontés à notre propre solitude même lorsque des êtres aimants nous entourent, nous consolent et nous aident à nous remettre debout pour aller de l'avant. Nos tempêtes portent différents noms également. Il y a la tempête des échecs de projets ou des échecs d'examen. Il y a les tempêtes de séparation de relations amoureuses. Il y a les tempêtes de deuil à devoir affronter et l'apprentissage de vivre sans l'être aimé. Il y aussi parfois la tempête du scandale de la mort lorsque la personne qui nous a quitté avait encore tant d'années devant elle. Il y a la tempête de la souffrance physique, la tempête de la douleur morale. Il y a également la tempête de la diffamation et de la calomnie face auxquelles nous n'avons comme arme que le silence et l'attente du temps au temps qui rétablira la vérité. Il y a encore tant d'autres tempêtes dont je pourrais vous parler. Et au c½ur de toutes ses expériences tumultueuses, nous sommes traversés de questions, notre foi est ébranlée et le doute se met à nous envahir. Mais pourquoi Seigneur, pourquoi moi et pourquoi maintenant ? Où es-tu ? Que fais-tu ? Si tu es ce Dieu Amour dont on nous parle tant, pourquoi laisses-tu faire ? Pourquoi n'interviens-tu pas puisque tu sembles être également tout-puissant ? Pour toi, ce ne serait pas grand-chose dans le temps de l'éternité alors que pour nous, c'est essentiel vu le temps de notre humanité qui est compté. Tu es sans doute là et tu nous observes de là où tu te trouves et peut-être même que tu souffres avec nous, peuvent penser certains d'entre nous. Toutes ces questions sans réponse et nous nous restons toujours aussi esseulés au cours de ces diverses tempêtes que nous traversons. Mais en sommes-nous si sûrs. Ne sommes-nous pas en train de nous tromper ? Il le semble en tout cas d'après les dires de l'évangile de ce jour. Au c½ur de nos tempêtes, nous nous tournons vers le Ciel pour trouver la réponse à nos questions. Comme si Dieu était extérieur à tout ce que nous vivions et qu'il pourrait, en tant que grand magicien, changer en un coup de baguette le cours des événements. Dans le récit de l'évangile, Dieu n'est pas en-dehors de la tempête, il est au c½ur même de cette dernière. Le Fils de Dieu est avec ses disciples. Il est paisible et confiant. Jésus, par cette expérience de la tempête, semble vouloir nous inviter à chercher Dieu non plus à l'extérieur des troubles mais au c½ur de ceux-ci non pas comme celui qui les aurait causé mais comme celui qui nous accompagne et nous soutient. Le Fils de Dieu dans le récit de la tempête apaisée, l'Esprit de Dieu aujourd'hui sont avec nous lorsque les bourrasques de la vie nous submergent. L'Esprit de Dieu est à nos côtés en inspirant celles et ceux qui se font proches de nous tout en nous portant et en nous soutenant dans l'épreuve. Dieu ne nous laisse pas seul. Il ne nous renvoie pas à notre propre solitude. Non, il inspire d'autres êtres qui partagent ma condition humaine pour continuer d'avancer sur le chemin de la vie. Dieu est avec nous mais également en nous. A nous aussi de repartir à la source de notre humanité là où l'Esprit a choisi de venir se reposer. En chacune et chacun de nous, il y a une force de vie nourrie par le don de l'Esprit. Ne craignons pas d'aller nous rassasier à celle-ci lorsque le besoin se fait sentir. Jésus était au c½ur de la tempête. Par son Esprit, il l'est toujours autant car Dieu n'est pas au loin, Il est avec nous, Il est en nous. Amen.