1er dimanche de l'Avent, année A

Auteur: Devillers Raphaël
Temps liturgique: Avent
Année liturgique : A
Année: 2004-2005

Vous tous, les fidèles, redécouvrez le don de l'Eucharistie

comme lumière et force

pour votre vie quotidienne dans le monde

Jean-Paul II ( Lettre pour l'Année de l'Eucharistie § 30 )

Non il n'y a pas erreur : c'est bien aujourd'hui que - en tant que chrétiens - nous commençons une Nouvelle Année.

Il est si fréquent d'entendre, même de la part des baptisés, critiquer l'Église jugée vieillotte, ringarde, dépassée....et voilà qu'elle prend les devants et dès ce dimanche elle nous entraîne dans un nouveau cycle liturgique ( Après S.Luc, notre guide sera S. Matthieu)

Pourquoi ce décalage ? Parce que le calendrier de la société ne mène nulle part. Commençant le 1er janvier et se clôturant le 31 décembre, l'année civile pourrait tout aussi bien débuter le 1er septembre, après les vacances d'été, et finir le 31 août. Si nous ne disposons que de ces repères arbitraires, l'histoire n'est jamais qu'une succession indéfinie des saisons, un perpétuel recommencement, une course à l'abîme.

Or autant il nous faut connaître le but de nos déplacements dans l'espace, autant -et même davantage- il est capital que l'on nous apprenne où le temps nous conduit afin que notre existence ait une signification. Le malaise de beaucoup de nos contemporains ne vient-il pas d'être dans un monde qui court de plus en plus vite, nous offre de meilleurs moyens de vivre confortablement ...mais sans qu'on nous donne des raisons de vivre ?

L'histoire à la rencontre du Christ

Aujourd'hui, 1er jour de l'année chrétienne, l'Église nous annonce Noël qui vient mais à travers ce souvenir de la première venue du Christ, elle nous révèle ce que nulle science ne peut dire : l'histoire a un sens, elle se dirige, à coup sûr, à la rencontre du Christ Seigneur qui reviendra comme il l'a promis.

Voilà pourquoi l'Évangile de ce dimanche nous fait écouter l'ultime enseignement de Jésus. A la veille de sa Passion, il prévient ses amis :

Jésus parlait à ses disciples de sa venue :.

L'Avènement du Fils de l'homme ressemblera à ce qui s'est passé à l'époque de Noé. Avant le déluge, on mangeait, on buvait, on se mariait, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche. Les gens ne se sont doutés de rien, jusqu'au déluge qui les a tous engloutis. Tel sera aussi l'avènement du Fils de l'homme. Deux hommes seront aux champs : l'un est pris , l'autre laissé. Deux femmes seront au moulin : l'une est prise, l'autre laissée.

Veillez donc car vous ne connaissez pas le jour où votre Seigneur viendra !

Cet enseignement ne vise pas à nous plonger dans l'anxiété ou la panique mais au contraire il nous éveille, nous met en garde contre les périls de l'aveuglement et du découragement. Oui l'univers finira sa course, le temps s'arrêtera (ce que les scientifiques affirment également) et ce sera soudain, imprévisible. Il ne surviendra pas seulement un cataclysme matériel, un anéantissement, mais un événement spirituel, humano-divin : le Christ glorieux opérera le jugement - ce qui signifie que l'essentiel est bien notre manière de vivre et que nous ne pouvons nous juger : laissons-en le soin au Seigneur, seul capable de discerner en vérité et en toute impartialité

L'HEURE DE L'ÉVEIL Si le temps n'est qu'un éternel retour, alors, dit le monde, "Achète, consomme, profite autant que tu peux, jouis du moment, cueille dès aujourd'hui...". Cette idéologie régnante exacerbe notre cupidité et notre envie, elle nous jette dans un espace de compétitivité où l'individu se retrouve tragiquement seul

Au seuil d'une année nouvelle, l'Église éclaire le chemin du bonheur et de la joie véritable en nous donnant l'espérance. C'est pourquoi Saint Paul nous exhorte à distinguer la clarté de l'aurore dans un sursaut dynamique :

C'est le moment : l'heure est venue de sortir de votre sommeil. Le salut est plus près de nous qu'à l'époque où nous sommes devenus croyants. Le jour est proche.

Rejetons les activités des ténèbres, revêtons-nous pour le combat de la lumière. Conduisons-nous honnêtement, sans beuveries ni débauches, sans dispute ni jalousie.

Revêtez le Seigneur Jésus Christ...

Paul nous parle bien d'"un combat", d'une lutte pénible, toujours à reprendre. Comment voudrions-nous guérir de nos lâchetés, surmonter nos découragements, résister à la contagion du mal si nous ne revenons pas régulièrement à la Source de notre Vie ?

UNE ANNÉE DE L'EUCHARISTIE

C'est pourquoi l'Église nous invite à nous réunir chaque dimanche pour recevoir la Lumière des Paroles du Seigneur et la Vie de son Pain partagé.

Ah ! quelle importance revêt cette Messe dont tant de baptisés se sont détachés - comme si l'on pouvait, par soi-même, fixer ses repères, construire sa fidélité !

Nous sommes appelés à célébrer une année de l'Eucharistie, de la messe dont le concile Vatican II disait qu'elle constitue "le sommet et la source" de la vie chrétienne. En effet tout le quotidien, avec nos efforts, nos joies et même nos chutes, s'y retrouve pour y être pardonné et assumé par le Christ. Et à partir d'elle, nous pouvons repartir vers nos humbles tâches et vers les hommes, éclairés par une nouvelle lumière et forts de l'énergie de l'Esprit.

Sommes-nous heureux d'être rassemblés dans l'Esprit pour devenir le peuple de Fils à la Gloire du Père ? Sommes-nous d'accord de participer à l'effort commun afin de revivifier cette fête de la foi ? Comprenons-nous le caractère indispensable de cette halte hebdomadaire, même si la célébration n'est pas toujours à la hauteur de sa grandeur ?

BONS V¼UX POUR CETTE NOUVELLE ANNÉE à toutes et à tous. Entrons dans cette nouvelle étape avec le désir de mieux vivre le Repas du Seigneur.