1er dimanche de l'Avent, année C

Auteur: Rudinskas Paulius
Temps liturgique: Avent
Année liturgique : C
Année: 2003-2004

Nous sommes le premier dimanche de l'avent - le début de l'avent. Pendant des années, l'avent était insignifiant pour moi. J'ai entendu un bon nombre d'homélies sur la naissance de Jésus, sur une invitation à être vigilant et attentif pendant ces quelques semaines qui précèdent Noël, aussi sur la pénitence, la préparation spirituelle, mais toutes ces homélies n'étaient pas efficaces.

Mais alors, où etait le problème ? Je crois que le problème se trouve dans le fait que je n'ai jamais intériorisé ou personnalisé l'Avent. Ce que je veux dire par le mot « personnaliser », ce n'est pas nécessairement accepter les idées d'autre personne ou, dans notre cas, accepter la définition qui est donné par le catéchisme. Non. Pour moi, personnaliser l'avent c'est trouver mes propres réponses aux questions directement ou indirectement liées à la naissance de Jésus et à ma vie. Personnaliser l'avent c'est trouver dans le phénomène de Jésus quelque chose qui est signifiant spécifiquement pour moi.

Je pourrais prêcher pendant des heures sur l'histoire et la tradition de l'avent, la signification de Noël, qu'est ce que ça va changer dans notre vie ? Mon homélie ne répondra jamais à la question - pourquoi la commémoration de la naissance de Jésus est importante pour vous personnellement ? Qu'est ce que la naissance de Jésus vous apporte personnellement ? Autrement dit, comment est-elle une bonne nouvelle pour vous ? Aucune homélie ne peut répondre à votre place- c'est trop personnel. La doctrine est une chose, la connaissance et l'expérience intérieure est autre chose.

Parfois, ce qui constitue ma foi est différent de ce qui constitue la foi de mon voisin. Parfois, quelque chose qui est signifiant pour vous n'a pas le même sens pour moi, même au niveau religieux. Cela ne veut pas dire qu'un de nous est hérétique, mais que les valeurs qui nous guident même au niveau religieux - au niveau de la foi dépendent de ce que nous sommes et de la manière dont nous percevons la personnalité de Jésus. C'est pour cette raison que prêcher ne pourra jamais exprimer objectivement la signification de l'avent ou du Noël. C'est vous qui donnez le sens à l'avent et à Noël, en analysant votre foi et votre relation avec Jésus, et pas moi.

La vraie question pour chacun - suis-je chrétien à cause de ma culture, ou parce que dans la naissance de Jésus, dans sa vie et dans son enseignement je trouve quelque chose qui est essentiel pour moi et sans quoi je ne pourrais pas vivre ?

C'est seulement après avoir répondu à cette question que je peux dire si la seconde venue du Christ, qu'on attend dans l'Eglise, a de l'importance pour moi. Il ne faut pas oublier que l'Eglise, en célébrant l'Avent, exprime l'attente du Messie et aussi le « désir ardent de sa deuxième venue. » Mais si je ne sais pas pourquoi la naissance de Jésus est importante pour moi, son deuxième avènement n'a pas de sens.

Quelques prêtres peuvent vous dire que l'Avent est aussi le temps pour faire les actes de charité. Oui, je suis tout à fait d'accord avec cela, mais ce n'est pas le but premier de l'avent, car les actes de charité n'expliqueront jamais pourquoi le Christ est important dans ma vie. C'est à vous et à moi le dire.

Ce temps d'Avent nous est donné pour réfléchir et Saint Paul nous invite à le faire dans la prière. Alors, je vous souhaite le désir de le faire.