22e dimanche ordinaire, année C

Auteur: Delavie Bruno
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : C
Année: 1997-1998

Quand nous parlons du Royaume de Dieu, du ciel ou de l'au-delà, nous sommes incorrigibles. En effet, ou bien nous l'oublions, parce que cela nous dérange, ou bien nous le voyons là-haut dans les nuages ! Et souvent nous le reportons à plus tard et le plus tard possible. De plus nous le voyons comme un lieu de bonheur. Un grand bonheur qui est à conquérir, un peu comme une de ces médailles que gagnent les champions. Nous pensons le ciel comme un lieu de récompense pour une vie d'efforts, de vertus, de mérites.

Par contre, Jésus quand il en parle, c'est pour le comparer à un festin de noces où l'on est invité ! L'évangile de ce jour nous présente Jésus, invité à dîner chez un chef des pharisiens. Il remarque que les convives prennent les premières places. Alors il va puiser dans la Tradition, dont se réclament d'autre part les pharisiens. En effet, au livre des Proverbes, dans la littérature des sages d'Israël, il est écrit : « En face du roi, ne prends pas des grands airs et ne te mets pas à la place des grands. Car il vaut mieux qu'on te dise « monte ici » que d'être abaissé en présence du prince. » A partir de là, Jésus conseille à ses disciples de ne pas rechercher à occuper les premières places.

Aujourd'hui, nous chrétiens, nous recherchons au moins les premières places au dernier hit-parade des vedettes du bien et de la bonne conduite. Nous portons nos vertus comme des décorations. Nous additionnons nos mérites comme dans un concours. Nous gagnons notre paradis à la force du poignet. Il nous arrive même de faire la leçon à d'autres qui sont pécheurs et qui ne méritent pas selon nous d'aller au ciel.

Mais, selon Jésus, on ne s'invite pas à un festin de noces. On ne peut être qu'invité par celui qui l'organise. On ne peut être qu'invité par Dieu

Et en effet, c'est Lui qui invite. Et Jésus nous dit qu'il invite les pauvres, les laissés-pour-compte, les boiteux, les aveugles et tous ceux que la vie relègue aux dernières places. D'ailleurs, ce sont ces places là que jésus choisissait lui-même. Il mangeait avec les pécheurs, ceux qui n'ont rien à perdre et qui risquent tout sur Lui. A leur plus grande joie et au scandale des autres ! Un jour Il leur dira : « Mes amis, avancez donc plus haut » car il accueille sans réserve et invite gratuitement.

Les pauvres sont les privilégiés de Dieu du fait même de leur pauvreté. Comme dans une famille, où tous les enfants sont aimés par les parents, mais ceux-ci marquent une attention plus particulière à l'enfant handicapé, parce que son handicap le place dans une situation plus délicate que celle des autres.

La pauvreté est un mal et Luc n'en fait pas l'apologie. Pour lui, la Bonne Nouvelle de Jésus c'est précisément le renversement de situation : les pauvres vont sortir de leur situation de misère. Voilà pourquoi ils sont heureux, parce que l'heure de leur libération est proche.

Jésus est venu inaugurer le Règne de Dieu pour faire disparaître le scandale de la pauvreté. Par ces gestes, il a manifesté l'arrivée de ce Règne, en guérissant les malades, en accueillant les marginaux et les exclus.

Les disciples ont a donner les signes de ce Royaume en faisant en sorte qu'à l'image du Christ, leur Seigneur, ils fassent disparaître la pauvreté. Les chrétiens ont à combattre aujourd'hui les situations de misère.