Arrivant bientôt au terme de ce cheminement spirituel qu'est le Carême, le fidèle est invité par les lectures de ce 5° dimanche à prendre conscience de la nouveauté de l'événement de Salut qui se prépare.
« Voici que je fais un monde nouveau » proclame le Seigneur dans la lecture d'Isaïe. Le prophète invite même à oublier les anciens événements de salut. Il lui fallait un sacré toupet pour traiter de rien les fameux événements de l'Exode. C'était pour mieux mettre en relief la grandeur des événements qui se préparaient, le renversement radical que cela représentait (puisque le charognard de chacal et l'écervelée d'autruche allaient se mettre à louer Dieu) et l'espoir fou que cela suscitait (puisque l'eau coulerait dans les déserts). Isaïe pensait sans doute à la libération de son peuple de l'exil de Babylone mais la relecture chrétienne laissera cependant entendre que ni le retour à Jérusalem ni la reconstruction du Temple ne seraient les événements définitifs de ce monde nouveau, mais bien l'avènement et la Résurrection du Christ.
Pour Paul également, le passé, son passé, n'est que balayure devant ce qu'il a connu quand il a été saisi par le Christ. La connaissance du Christ Jésus est bien ce qui dépasse toutes les autres et connaître le Christ, c'est éprouver la puissance de sa résurrection en communiant aux souffrances de sa Passion. Oubliant ce qui est en arrière, Paul nous invite à le suivre, lancé vers l'avant, vers l'incarnation même de l'Espérance.
Accouru vers Jésus, le petit peuple écoutait son enseignement dans le Temple. Tous écoutaient-ils ? Non ! Certains ne voulaient rien entendre de ce message d'espérance et de miséricorde qui aurait permis à des gens de changer de comportement et de repartir à neuf dans la vie. Voilà le cas de la femme adultère. La Loi de Moïse avait été donnée pour éduquer le peuple hébreu, pour éclairer sa conscience et ainsi le sauver. Les scribes et les pharisiens en avaient fait une loi pour tuer ! Jésus n'entre pas dans ce jeu et, en renvoyant chacun à ses propres fautes, restaure la Loi dans sa fonction de guidance et de salut. C'est notre salut que veut le Christ et c'est pourquoi il se donnera aussi lui-même jusqu'à la mort.
En ce dimanche où nous pourrons bénéficier nous aussi de cette miséricorde divine, rappelons-nous que, partout où nous sommes, nous devons à notre tour avoir ces gestes qui délivrent du poids des contentieux passés, de ces gestes qui laisseront une porte ouverte pour repartir à neuf dans la vie.
5e dimanche de Carême, année C
- Auteur: Sélis Claude
- Temps liturgique: Temps du Carême
- Année liturgique : C
- Année: 2012-2013