5e dimanche de Pâques, année A

Auteur: Cochinaux Philippe
Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique : A
Année: 2007-2008

Depuis son apparition sur le marché, les GPS ont grandement facilité la tâche de nombreux automobilistes. Aujourd'hui, lorsque notre véhicule est muni d'un tel appareil, il n'est plus nécessaire de s'arrêter pour demander son chemin ou encore de se mettre sur le côté pour essayer de se repérer sur une carte. Grâce à cette petite boîte informatique, il suffit de suivre les indications donnée par cette charmante femme qui de nulle part nous donne la direction et nous suit à la trace nous prévenant lorsque nous roulons un peu trop vite par exemple. Pour ma part, je regrette encore que cet appareil nous oblige à rester derrière le volant pour conduire la voiture. À quand le GPS qui donne directement les ordres au moteur ? Dans cette perspective, nous pourrions nous laisser simplement guider tout en lisant le journal. La voiture ferait tout à notre place. Ce type d'appareil n'existe pas, pensent sans doute certains. Et bien qu'ils se détrompent, il existe déjà. Pas pour nos voitures évidemment mais pour nous, êtres humains. Il ne s'agit pas d'un appareil à proprement parler mais plutôt d'une personne précise qui va nettement plus loin que n'importe quel GPS acheté dans un magasin. En effet, le Christ par l'événement de son incarnation, ne nous montre pas le chemin. Il ne nous donne pas de directions à suivre impérativement. Il ne nous dit pas, faites ceci ou cela. Il nous dit par contre qu'il est le Chemin. Nous n'avons plus à nous inquiéter. Nous ne devons pas craindre de nous perdre sur l'océan de la vie. Il nous suffit de faire confiance et de mettre nos pas dans les traces de Jésus. Il est un chemin merveilleux qui est ainsi proposé à tout être humain. Dans la foi, Dieu nous prend par la main pour nous conduire vers un état de béatitude. Dès l'instant de la Création, le Père n'a eu comme objectif que le bonheur de ses créatures. Le Chemin proposé par le Fils ne nous conduit pas à la mort mais bien à la Vie. Une Vie de plénitude à vivre dès à présent, à chaque instant. La mort n'est plus pour nous qu'une traversée de la vie terrestre à la vie éternelle. En Dieu, la Vie est hors du temps mais pour y arriver, nous sommes conviés à vivre à temps plein le temps donné. Le Chemin du Fils n'est pas une croisière gentille. Il est une occasion unique de croquer dans la Vie à plein sentiment. C'est un chemin d'amour et de tendresse qui se vit dans la rencontre, dans toutes les relations que nous créons. Mettre ses pas dans les traces du Christ, c'est montrer avec force notre désir de marcher sur l'autoroute du Bonheur. Non pas un bonheur éphémère et matériel mais plutôt un état de grâce car nous acceptons de nous laisser guider par l'Amour que nous nous offrons les uns aux autres. En effet, nous sommes par excellence des êtres de relation. C'est en elles que nous pouvons nous réaliser. C'est par elles que nous participons à la construction d'un monde plus juste. Il n'y a pas lieu de faire des choses exceptionnelles. Dieu nous attend plutôt dans le quotidien de notre histoire. Il sait que nous nous façonnons par les petits gestes de la vie. Ces derniers peuvent paraître insignifiants et pourtant, ils sont ô combien essentiels. Il suffit parfois d'un regard, d'un sourire, d'un geste de tendresse, d'une caresse ou encore d'une parole d'amitié pour que notre Vie se chante aux mille couleurs du printemps. Jésus, le Fils, nous ouvre le Chemin et nous convie à entrer dans la Vie, la vraie Vie, celle qui commence ici-bas et qui dans la foi, se poursuit ailleurs et autrement. Un chemin est ainsi proposé à chacune et chacun d'entre nous. Ce chemin qui s'enracine dans le Dieu révélé en Jésus Christ est unique car le Père nous aime tel que nous sommes. Il prend sur lui le poids de nos encombrements pour que nous puissions entrer dans la lumière de la Vérité. En effet, le chemin et la vie ne peuvent se saisir que dans la voie de la Vérité. Nous sommes invités, non pas à devenir transparents les uns vis-à-vis des autres et vis-à-vis de nous-mêmes. Cela est impossible. Nous sommes plutôt invités à nous laisser éclairer par notre vérité intérieure, à oser encore et toujours être vrai avec nous-mêmes. De la sorte, nous deviendrons des êtres profondément libres mais libres pour aimer. S'il en est vraiment ainsi, quelle chance avons-nous de pouvoir croire en un tel Dieu. Par son Fils, nous entrons librement sur un chemin porteur de cette espérance de Vie vécue en toute vérité. Faisons alors nôtres ses paroles : Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie.

Amen.