Lors de l'ultime soirée avec ses disciples, Jésus leur tient un long discours d'adieu où il tente d'abord de leur rendre la paix puisqu'ils sont désarçonnés par ce qui se passe et ce qu'ils vont devoir vivre. La 1ère partie (dimanche passé) commençait par "CROYEZ EN MOI" : la seconde, aujourd'hui, va marteler, à 5 reprises, en quoi consiste cette foi : " SI VOUS M'AIMEZ...".
Croire en Jésus, c'est l'aimer. Cette "foi-amour" est une décision de liberté ("SI vous...") et elle doit engager à écouter les commandements de Jésus et à les mettre en pratique :
Jésus dit à ses disciples : " Si vous m'aimez, vous resterez fidèles à mes commandements".
Donc attention à la piété fumeuse, aux impressions, aux sensations pseudo-sacrées et à la fausse mystique ! Pour un chrétien, croire, c'est aimer Jésus. L'aimer, c'est obéir à son enseignement, vivre selon le chemin balisé par l'Evangile. Il est capital de vérifier sans cesse l'authenticité de notre foi à l'aune de l'Evangile. Voyez l'histoire : à combien de reprises même les plus hautes autorités de l'Eglise ont cru agir en chrétiens ...et c'était archi-faux !!!! Méfions-nous de nous !!!!
LA 1ère PROMESSE DE L'ESPRIT
Ce grand discours d'adieu est ponctué par 5 promesses de l'Esprit : voici la première :
Moi, je prierai le Père et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : c'est l'Esprit de Vérité. Le monde est incapable de le recevoir parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas. Mais vous, vous le connaissez parce qu'il demeure auprès de vous et qu'il est en vous.
Bras étendus sur la croix et c½ur transpercé laissant couler sang et eau, Jésus a été éternellement fixé par les hommes en posture d'orant. Il ne rejette pas ses disciples si lâches : de leur "aban-don", il a fait un don de lui-même pour eux. Livré à la mort, il se présente , à leur bénéfice, en ambassadeur plénipotentiaire devant son Père et il n'a à lui présenter qu'une unique demande : qu'ils reçoivent l'Esprit.
L'ESPRIT - SAINT : LE PARACLET
St Jean est le seul qui appelle l'Esprit : PARACLET - du grec "paraclètos" qui signifie "ad-vocatus", avocat - celui qui est appelé pour se tenir à côté du prévenu afin de défendre sa cause et d'obtenir sa grâce. Pendant le temps de sa mission, Jésus a été le paraclet, le défenseur de ses disciples : il les a toujours soutenus et rien ne leur est arrivé de mal. A présent, à la veille de sa mort, Jésus leur promet un "autre Défenseur" et, par un jeu de prépositions, il indique la proximité de plus en plus grande de l'Esprit : - Il sera pour toujours avec vous... il demeure auprès de vous... et il est en vous...
Une nouvelle ère s'ouvre : le Souffle de Dieu n'est pas une force anonyme, une puissance mais "Quelqu'un" qui demeurera avec la communauté de Jésus. Celle-ci retient les paroles de son Maître, elle les met en pratique en toute fidélité car dorénavant elle est animée par l'Esprit, le Paraclet qui la soutient dans sa lutte et la conduit vers la Vérité tout entière. C'est pourquoi le Paraclet est appelé "Esprit de Vérité" : il vient de Dieu, il est porté par le Verbe - qui est la Révélation parfaite du Père - et il conduit sûrement à la Vérité, au dévoilement définitif et plénier de la Vie de Dieu avec les hommes.
LE RETOUR DE JESUS.
"Je ne vous laisserai pas orphelins. Je reviens vers vous. D'ici peu de temps, le monde ne me verra plus mais vous, vous me verrez vivant ; et vous vivrez aussi. En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en Moi, et Moi en vous. Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c'est celui- là qui m'aime ; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l'aimerai et je me manifesterai à lui".
Si Jésus annonce sa disparition aux yeux des siens, ce départ n'est pas éloignement. Après sa mort, dûment constatée, " le monde" ( c'est-à-dire les hommes qui ne croient pas) ne le verra plus mais, ressuscité, il reviendra vers les siens qui étaient attachés à lui.
Dépassant leurs doutes, ils reconnaîtront que Jésus VIT et, du coup, en communion avec lui, dans l'Esprit, ILS VIVRONT. Dépassant leurs conceptions à son sujet, ils reconnaîtront que Jésus n'est ni un maître, ni un sage, ni un guérisseur, ni un prophète mais qu'il est le FILS du PERE...DANS LE PERE comme LE PERE EST EN LUI. Dépassant leurs idées sur eux-mêmes, dans cet élan de l'Esprit, ils "réaliseront" - au sens fort - qu'ils ne sont plus des disciples mais réellement SON CORPS. Ce n'est pas pour rien si, juste après , au chapitre suivant, Jésus développe l'allégorie de la Vigne : "Je suis la Vigne : vous êtes les sarments. Demeurez en Moi comme je demeure en vous...".
Il se trompe complètement celui qui ne voit dans l'Eglise qu'une organisation religieuse, une administration pieuse, un service social, une secte cérémonieuse...
Elle est la communauté de Jésus ; elle est la communion QUE JESUS EST ; elle est "JESUS - COMMUNION" , "JESUS -PEUPLE" elle est COMMUNION "PERE - FILS -ESPRIT - CROYANTS"
Elle n'est pas "un groupe d'individus partageant des convictions" : elle est l'humanité divinisée.
Cela, "le monde" ne peut comprendre mais seul celui qui croit, qui aime Jésus, qui vit selon ses commandements. Celui-là "est aimé du Père" et "aimé de Jésus".