7ème dimanche de Pâques

Auteur: Philippe Henne
Date de rédaction: 5/05/16
Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique : C
Année: 2015-2016

Franchement, est-ce que vous pouvez imaginer que Jésus ressuscité soit monté au ciel et que les apôtres aient vu ainsi le Seigneur disparaître petit à petit sous leurs yeux soit dans un nuage, soit devenir un point de plus en plus petit dans le ciel ? Non, bien sûr. Les Evangiles et les Actes des Apôtres ont voulu nous dire de façon imagée une réalité mystérieuse.              Et tout d’abord, cela veut dire quoi : monter au ciel ? Cela veut dire que Jésus est pleinement dieu, que sa vie terrestre n’était pas une fugue, mais la manifestation de son immense amour pour nous. Le Fils de Dieu est toujours auprès du Père, mais de façon incompréhensible Dieu a pris notre chair et a vécu comme nous.              En fait, la fête de Pâques, de l’Ascension et de la Pentecôte forme trois aspects particuliers d’un même mystère. Le mystère de l’amour de Dieu est tellement grand, tellement incompréhensible que les apôtres et les premiers chrétiens qui l’ont vécu ont voulu en parler de façon compréhensible, ou presque.  C’est comme pour le baptême. La transformation opérée dans notre vie par le baptême est tellement grande que la liturgie du baptême y a apporté trois rites complémentaires : le vêtement blanc, la lumière du cierge et l’onction d’huile sainte. Cela n’ajoute rien. Le simple fait de verser l’eau sur le baptisé en prononçant les paroles sacrées : « je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » suffisent. Mais nous, pour pouvoir envisager un peu la révolution qui s’opère dans notre âme, nous avons besoin que la liturgie ouvre notre intelligence sur quelques dimensions nouvelles que le Saint-Esprit opère en nous.              De la même façon, les apôtres ont rencontré le Christ après sa résurrection. Ils l’ont rencontré non pas comme un esprit ou un fantôme. Jésus ressuscité a mangé avec eux. Thomas a touché ses plaies. Mais cet homme ressuscité n’est pas simplement un homme, un héros, c’est vraiment Dieu. Voilà pourquoi les Evangiles parlent de l’Ascension. D’ailleurs, ils n’en parlent pas de la même façon. Dans l’Evangile de Luc, il est dit que c’est le jour même de la résurrection que Jésus est monté au ciel. Cela veut bien dire que c’est une même et unique réalité : la vie infinie et immortelle de Dieu se manifeste par sa victoire sur la mort. Par contre, dans les Actes des Apôtres, l’Ascension, c’est quarante jours après Pâques, c’est-à-dire après une période d’initiation, de prise de conscience de toutes les implications que comportait cette rencontre avec Jésus ressuscité. Il a fallu quarante jours aux apôtres pour comprendre qui est vraiment Jésus ressuscité, comme il a fallu quarante ans au peuple hébreu pour se libérer des faux dieux de l’Egypte et entrer dans la Terre promise. Et d’ailleurs, pendant longtemps, il y a eu beaucoup de chrétiens qui ont cru que Jésus était un homme formidable, mais pas vraiment Dieu, car, pour ces chrétiens égarés, il est impossible que Dieu nous aime tellement.              Eh oui ! Dieu dépasse notre intelligence, notre imagination. Il n’a pas fait semblant d’être un enfant, un homme et de mourir sur la croix. Il l’a vraiment fait et il est vivant avec nous auprès de son Père qui nous attend.