Assomption de la Vierge Marie 

Auteur: Devillers Raphaël
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : A, B, C
Année: 2006-2007

Quel destin extraordinaire a eu cette jeune fille, enfouie dans un petit village quelconque de Galilée. On ne connaît pas ses ancêtres. Elle ne possédait ni garde-robe ni bijoux. Elle ne devait pas avoir 15 ans.

Un jour, Dieu l'a interpellée dans sa solitude pour une demande stupéfiante : " Veux-tu non seulement croire en moi, non seulement m'attendre pour la fin des temps, mais m'assumer aujourd'hui dans ta chair ?". Me laisser venir en toi. Ton SEIN sera le SAINT DES SAINTS véritable. Ton corps sera Tabernacle, le lieu de la Présence réelle de Dieu.

Devant cet appel, Marie a été complètement bouleversée ; toute tremblante, elle a cherché à comprendre le sens de ce qui lui était dit, elle a achoppé sur ses limites : " Comment cela se fera-t-il ?". Il lui a été répondu que son fils, ce Fils don de Dieu, héritera du trône de David pour l'éternité. Et que cette ½uvre ne sera pas la sienne mais celle du Saint-Esprit, de la Puissance de Dieu.

Et la jeune fille, sans prétexter de son indignité, sans demander un délai de réflexion, sur le champ, a accueilli sa vocation.

JE SUIS LA SERVANTE DU SEIGNEUR : J'accepte de "servir" le projet de Dieu, de m'y donner de tout mon c½ur, de tout mon corps.

QU'IL ME SOIT FAIT SELON TA PAROLE : que ce message qui me dépasse de partout commence à s'accomplir. Que toute mon existence soit disponible sans réserve pour que cette PAROLE se réalise, se fasse, s'incarne en moi.

J'ASSUME CETTE VOCATION : JE LAISSE VENIR EN MOI CELUI QUI A CREE LE MONDE ET QUI DOIT RECREER LES HOMMES.

ET LA SUITE ? Marie va accepter l'imprévisible.

Neuf mois plus tard, l'enfant annoncé comme le Roi éternel naît dans une sorte d'étable, sans autre berceau qu'une mangeoire. J'ASSUME

L'enfant grandit, devient adolescent, apprend le métier de charpentier, enterre son père et poursuit la vie ordinaire du petit village, au service des clients. Seul avec sa mère pour mener une vie toute simple. J'ASSUME

Un jour, il la quitte : il rejoint Jean-Baptiste puis commence sa mission de prophète itinérant. Des foules se pressent pour l'écouter, des malades chantent leur guérison. Mais très vite les autorités s'irritent. Des rumeurs circulent : " Ce type est possédé ! Il a fait un pacte avec Satan !". Dans sa famille, Marie est en butte à l'hostilité : " Ton fils a perdu la tête ! ....Il faut aller le récupérer d'urgence, le faire rentrer à la maison ! Ca devient dangereux pour nous". J'ASSUME

Marie a appris que son fils monte à Jérusalem : elle se hâte et le retrouve, épouvantée, dans l'enfer du Golgotha. Le fils que Dieu lui a donné, refusé par ses compatriotes, haï par les autorités, condamné par le Gouverneur, abandonné par ses disciples, trahi par l'un d'eux, est cloué sur la croix d'ignominie !

La nuit noire. L'agonie. Le poignard en plein c½ur. Le gouffre sans fond du plus atroce des malheurs pour une mère. J'ASSUME

Trois jours après : l'exultation suffocante, les retrouvailles. C'est bien Lui, son corps, ce corps d'homme qu'elle lui avait donné. Mais transfiguré par l'Esprit. La matière est devenue lumière. Jésus bientôt disparaît : son ASCENSION lui permet de rejoindre son Père.

MARIE ASSUME

Elle demeure dans la communauté des disciples : au centre du groupe, elle prie avec eux AFIN QUE SE RENOUVELLE POUR EUX CE QU'ELLE A VECU LA PREMIERE : écouter la Promesse, dire Oui, accueillir l'ESPRIT.

MARIE ASSUME l'EGLISE NAISSANTE.

Comme elle, l'Eglise est "vierge" au sens où son c½ur est totalement donné à son Dieu ; comme elle, elle est Mère : elle va enfanter "des images du Christ", des disciples, des "chrétiens".

La suite est mystérieuse : les Ecritures ne disent plus rien.

Il y a une église de la Dormition de Marie à Jérusalem ; et une maison de Marie à Ephèse où elle était, dit-on, avec saint Jean, le disciple bien-aimé. Mais aucune trace de tombeau, de reliques du corps.

Car Marie a été assumée.

Puisque, maman, tu m'avais assumé, accueilli dans ton humanité, à présent moi, ton Fils, ton Seigneur, je t'accueille dans la divinité.

Tu m'avais permis de venir sur terre, de vivre dans ta maison ; désormais je t'appelle au ciel, dans la Maison du Père.

JE T'ASSUME.

Non seulement avec ton âme mais tout entière corps et âme.

Car il est faux de prétendre que l'Eglise a le mépris du corps. Au contraire des Grecs qui considéraient le corps comme une dépouille, un "tombeau" dont l'âme devait sortir pour être enfin libérée, le christianisme proclame que le corps est respectable, honorable.

Le Corps de Marie dans lequel s'est tissé le Corps de Jésus est à son tour divinisé.

En elle, il s'était fait homme ; en Lui, elle est imbibée de Gloire.

Chrétien, assume l'Eucharistie

Humble servante du Seigneur, donne-nous la foi, l'audace de croire, de nous donner entièrement afin que le Christ prenne corps en chacun de nous. Car la merveille qui a eu lieu en toi doit se passer en nous.

Chrétien, par le baptême, le Christ naît en toi. Par l'Eucharistie, il se fortifie et grandit en nous.

ASSUME l'Eucharistie : prends-la, accepte-la. Tu deviendras Mère du Christ, ton corps aura plus de valeur que la plus majestueuse des cathédrales. Il sera temple.

Quand tu prends de la nourriture, tu la prends en toi, elle devient toi, elle passe dans un corps promis à la mort . Tandis que lorsque tu manges l'Eucharistie, LE CHRIST TE PREND ... IL T'ASSUME ... IL TE PREND EN LUI ET DANS SON EGLISE...

Alors tu peux assumer ta vie. Toi-même, tes qualités et tes défauts, tes joies et tes peines, tes réussites et tes échecs.

Assume tes heures et tes jours, assume ton temps : si tu restes fidèle, il te conduit à Dieu. Tu cherches la Gloire ? Elle t'est promise au-delà de toutes tes espérances. Regarde MARIE. Et chante avec elle :

"Magnifique est le Seigneur !!! "