DIEU NOUS A DONNÉ SA LOI : L' ALLIANCE
Après les 8 jours de la fête de la Pâque à Jérusalem, on comptait 7 semaines et à nouveau, on célébrait la 2ème grande fête de pèlerinage : la Fête des Moissons, appelée aussi "Fête des Semaines" ou, en grec, PENTÉCOSTÈS ( = 50ème ) qui a donné notre mot français.
Puisque Pâque commémorait la sortie, l'exode des ancêtres hébreux, esclaves en Egypte, Pentecôte faisait mémoire du don de la Loi, donc de l'Alliance que Dieu avait nouée avec Israël au Sinaï dans le désert - événement que la Bible datait "au 3ème mois après la sortie". Il s'agissait donc d'une fête extrêmement importante, célébrée dans l'allégresse populaire : quel bonheur de connaître la Loi divine !!
Toutefois on connaissait bien l'histoire : on n'ignorait pas que si Israël n'avait cessé d'étudier la Loi et de chanter sa grandeur, il n'avait cessé d'y être infidèle ! Les Ecritures dénonçaient les méfaits de la plupart des rois (même les grands, tels David et Salomon, comblés des bienfaits de Dieu, avaient commis des fautes très graves) et elles portaient un diagnostic sévère : les grandes catastrophes qui avaient frappé Israël étaient le châtiment de leur désobéissance et de leur révolte contre les commandements de Dieu. "Peuple à la nuque raide = ".
UN JOUR, UNE ALLIANCE NOUVELLE ???
Si l'on organisait des liturgies de pénitence afin de demander pardon pour les péchés passés, on vivait néanmoins dans l'espérance. En effet, au lendemain même du plus grand malheur de l'histoire - la destruction de Jérusalem par Nabuchodonosor et l'incendie du temple en 587 avant notre ère -, deux grands prophètes avaient lancé une extraordinaire promesse :
" Des jours viennent où je conclurai avec la communauté d'Israël
une NOUVELLE ALLIANCE.
Elle sera différente de l'Alliance que j'ai conclue avec leurs pères
qui ont rompu mon alliance :
Je déposerai mes directives au fond d'eux mêmes, je les inscrirai dans leur être...
Ils ne s'instruiront plus : ils me connaîtront tous.... "
(JÉRÉMIE 31, 31-34)
" Je ferai sur vous une aspersion d'eau pure, je vous purifierai de toutes vos impuretés...Je vous donnerai un C¼UR NEUF, je mettrai en vous UN ESPRIT NEUF.
J'enlèverai votre c½ur de pierre et vous donnerai un c½ur de chair.
Je mettrai en vous MON PROPRE ESPRIT : je vous ferai marcher selon mes lois...
( ÉZÉCHIEL 36, 24-28)
Ainsi on pouvait attendre la venue d'une nouvelle époque : le problème n'était pas d'étudier sans fin la Loi de Dieu, ni d'en changer...mais de recevoir la force (divine) de l'accomplir.
Quand cela arriverait-il ? Les Prophètes étaient restés dans le vague. Des siècles passèrent et Israël, malheureux, gémissait sous l'oppression des grands Empires.
LE DON DE L'ESPRIT À LA PENTECOTE
Année 30 de notre ère. Après la mort de Jésus, ses disciples ont disparu de la scène publique. Le Pouvoir romain ne s'inquiète pas à leur sujet : on a compris que ces hommes étaient inoffensifs, une bande de naïfs qui s'étaient laissé berner par un maître farfelu et qui n'avaient même pas eu le courage de le défendre ! Or ces hommes, avec la mère de Jésus et quelques femmes, se sont regroupés dans une maison en ville.
Ils ne préparent pas un complot, ne disposent d'aucune arme : ILS PRIENT.
Ils sont convaincus : Jésus leur est apparu vivant et, avant sa disparition, il leur a promis de leur envoyer l'ESPRIT DE DIEU.
C'est précisément en ce jour où Israël fêtait l'Alliance et le don de la Loi que les antiques prophéties vont se réaliser. Le VENT DE DIEU va faire irruption dans le local des disciples :
Quand arriva la Pentecôte, ils se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain il vint du ciel un bruit pareil à celui d'un violent coup de vent...Ils virent apparaître comme un feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d'eux.
Ils furent tous remplis de l'ESPRIT SAINT...
Ces hommes et ces femmes font une expérience : ils sont purifiés de leurs fautes, ils ont un c½ur nouveau !! Ce don de Dieu n'est pas un privilège secret : le Vent de Dieu souffle sur les élus et les emporte vers les hommes. D'emblée la mission commence. Ils sortent de leur cachette, dégringolent les escaliers et surgissent dans la rue en chantant !
Ecrasés par la culpabilité (n'avaient-ils pas tous renié leur Maître ?), ils exultent sous la Miséricorde de Dieu :
Emmurés dans la peur, ils se présentent ouvertement à la foule.
Muets de stupeur et de chagrin après la mort de Jésus, ils parlent.
Tremblant devant le danger, ils affrontent sarcasmes et menaces.
Les gens étaient dans la stupéfaction parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue ! ... Déconcertés, émerveillés, ils disaient : " Ne sont-ils pas des Galiléens ? Et nous, Mèdes, gens de Cappadoce, de la Mer Noire, d'Asie, de Cyrène, Romains et Juifs, nous les entendons proclamer dans nos langues les merveilles de Dieu !???"
La mission se dévoile dans son envergure universelle : tous les peuples de la terre doivent entendre la Bonne Nouvelle.
La déchirure de l'humanité provoquée par l'orgueil (mythe de la tour de Babel) se répare : l'Eglise n'a pas à imposer une langue unique mais à aimer tellement les hommes qu'elle se fasse comprendre de tous.
Avouons-le, nos paroisses sont souvent bien loin de ressembler à l'Eglise née en ce jour de Pentecôte : nous demeurons enfermés entre nous, nous n'osons pas exposer notre foi, nous avons l'air triste, nous avons peur d'être missionnaire.
Avons-nous prié la NEUVAINE DE L'ESPRIT ? Sommes-nous unanimes ? Vivons-nous notre foi avec Marie ?
Sentons-nous notre responsabilité gigantesque qui est de : porter l'Evangile au monde ?...
Que le Souffle de Dieu vienne, nous fasse sortir, que l'Eglise accepte de descendre dans l'humilité et d'aller à la rencontre des hommes. Non pour leur reprocher leurs vices, mais pour compatir à leurs faiblesses et leur communiquer cette Puissance de Libération et de Joie qu'est le DON DE L'ESPRIT.