La fête de Noël est la plus belle et la pire des fêtes de toute l'année. C'est la plus belle parce qu'elle est remplie d'un immense espoir, l'espoir de connaître enfin un moment de paix, de vraie paix, pas d'une paix qui serait simplement un arrêt de la guerre et des disputes, mais une pais qui remplirait le c½ur d'une joie profonde, d'un épanouissement complet. Mais, hélas !, nous avons peur d'être déçus, car cet espoir est déjà bien compromis par l'excitation superficielle des la préparation des fêtes. Les magasins sont joliment décorés, mais les couleurs sont trop vives, presque criardes. Une douce musique est diffusée dans les rues, mais on se demande si tout cela n'est pas simplement du commerce, si tout cela n'est pas un mensonge, un mensonge que l'on se fait à soi-même, un mensonge qui est partout répandu et dont nous sommes les complices.
Oui, nous souhaitons vivre et connaître un moment de paix et de repos, et pour cela nous sommes prêts à être gentils, ne fût-ce qu'une soirée. Mais nous le savons, nous le sentons au plus profond de nous-mêmes : il y a quelque chose de vrai dans cette recherche de la paix en cette période de Noël, quelque chose qui dépasse - et de loin - touts ces vitrines bien décorées, et toutes ces musiques douces. Mais cet espoir de paix, ce n'est pas quelque chose que nous avons inventé, c'est quelque chose que nous avons reçu : nous avons reçu le Fils de Dieu. Il est venu parmi nous parce que, pour lui, nous valons le déplacement. Il n'est pas venu parmi nous, entouré d'une armée d'anges et de soldats. Il est venu parmi nous comme un petit enfant, tout fragile, prêt à être emporté par le premier rhume ou par la première fièvre.
Et c'est alors qu'on comprend ce que c'est que la vraie paix. C'est le sentiment d'être enveloppé par le regard aimant et chaleureux de quelqu'un qui veille sur nous. C'est le sentiment d'être transporté par les deux mains douces et caressantes du Bien-aimé. Alors, oui, vraiment, les difficultés et les peines sont bien effacées par cette chaleureuse amitié. Alors, oui, nous devenons capables de regarder les autres autrement, non plus comme des rivaux ou de possibles agresseurs, mais comme des invités à la fête de l'amour de Dieu.
Oui, la fête de Noël, ce n'est quelque chose que l'on a créé ou inventé, artificiellement, pour se faire plaisir. La fête de Noël, c'est quelqu'un que l'on reçoit. C'est Jésus qui vient parmi nous. C'est le Fils de Dieu qui fiat le déplacement parce que, pour lui, nous en valons la peine.
Noël
- Auteur: Henne Philippe
- Temps liturgique: Temps de Noël
- Année liturgique : A, B, C
- Année: 2013-2014