23ème dimanche ordinaire

Auteur: Philippe Henne
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : C
Année: 2021-2022

 

Que se passe-t-il ? Jésus fait-il sa crise d’adolescence ? Veut-il montrer que c’est maintenant un grand, qu’il n’a plus besoin de papa ni de maman ? Non, certainement, pas. Jésus sera bien content d’avoir sa mère auprès de lui quand il sera cloué sur la croix. Il veillera d’ailleurs à ce que sa mère ne soit pas toute seule après sa mort. Il la confiera à saint Jean, le disciple qu’il aimait.


            Une première chose qui est certaine, c’est que Jésus voulait s’affranchir, lui et chacun d’entre nous, du système clanique, tribal où l’homme n’existe pas par lui-même, mais reste toujours le fils de son père, sans rien avoir à dire. Jésus veut faire de l’homme un adulte capable de choisir et de faire sa vie. Mais il nous laisse libres de décider. C’est pour cela que, quand il invite le jeune riche à le suivre, il accepte que celui-ci refuse son invitation. Il ne le condamne pas, il est triste, mais il accepte.

Et pourtant suivre Jésus, c’est quitter sa maison, sa famille et son travail. Saint Matthieu a quitté son bureau de percepteur d’impôts. Saint Pierre a laissé sa barque et ses filets de pêcheur au bord du lac. Suivre Jésus, c’est commencer une nouvelle vie. C’est comme se marier. Ce n’est pas parce qu’on se met en ménage qu’on ne veut plus voir ses parents, mais c’est les voir autrement, non plus comme des chefs auxquels il faut obéir, mais comme des partenaires avec lesquels on peut construire quelque chose de nouveau.

Il suffit de voir les apôtres. Ils ont chacun leur caractère et c’est chacun à sa façon qu’ils suivent le Seigneur. De temps en temps, saint Pierre dit des bêtises. Saint Jacques et saint Jean voudraient avoir une belle place dans le Royaume de Dieu. Mais tous ils se sont retrouvés au Cénacle autour de Marie pour prier Jésus, comme nous le faisons aujourd’hui dans cette église. Nous sommes tous différents et nous avons tous des engagements différents. Les uns sont mariés, d’autres sont seuls, beaucoup ont travaillé, mais tous nous voulons former une nouvelle famille, celle de Dieu, où il n’y a qu’un seul Père, celui de Jésus-Christ, et où nous sommes tous frères.

Alors c’est petit à petit, maladroitement, que nous essayons de former une communauté. Beaucoup rendent des services dans la paroisse et dans l’Eglise. Nous ne sommes pas seuls. Il y a Marie qui veille sur chacun d’entre nous. C’est avec elle que nous prions Dieu et c’est pour nous qu’elle est toujours en train de prier son Fils. C’est cela, la nouvelle famille des enfants de Dieu : des hommes, des femmes, des adultes en route vers le Royaume Dieu, nourris par l’Eucharistie et éclairés par la prière.