Toussaint

Auteur: Philippe Henne
Date de rédaction: 1/11/22
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : C
Année: 2021-2022

C’est quoi, un saint ? C’est un homme, comme vous et moi, avec ses qualités et ses défauts, mais c’est un homme qui a été pris, saisi par Dieu et qui s’est donné tout entier à Lui. Et vous avez devant vous deux exemples tous différents de saints missionnaires. Il y a tout d’abord saint Dominique. Il est calme, il est réfléchi, mais il a la ténacité des hommes de son pays, la Castille. Ce sont des paysans qui travaillent dur une terre rocailleuse et peu fertile.  Il y a à côté de lui saint Adalbert, un homme passionné et fougueux qui, au temps de Notger, était parti dans les sombres forêts de la Germanie et la vaste plaine la  Lituanie. Tous les deux étaient tout aussi passionnés l’un que l’autre, mais Dominique l’était à l’intérieur, tandis que saint Adalbert l’était plus à l’extérieur.

            Mais, me direz-vous, je ne pourrais pas vivre comme cela, avec une telle passion. Très bien. Regardez alors saint Antoine de Padoue. Cette statue n’est-elle pas douce et apaisante ? Il est là en conversation avec l’Enfant Jésus qui lui serait apparu. Il nous invite à nous asseoir, comme nous le faisons aujourd’hui, et à goûter simplement le plaisir d’être ensemble autour de l’autel et du Saint-Sacrement. Mais il est une autre image qui me touche encore plus. C’est celle de saint Roch. C’était encore une fois à peu près à la même époque, peu après saint Dominique, saint François et saint Antoine de Padoue. Regardez ! Il montre sa jambe. Elle est infectée. Il a la peste. Plus personne ne veut parler avec lui. Seul un chien vient lui apporter à manger, mais il a assumé sa vie et sa maladie avec un tel amour pour Dieu et pour les autres qu’une fois guéri, il s’est tout entier dévoué au service des plus démunis. Chacun d’eux est bien particulier par son caractère et par la façon dont ils ont vécu leurs propres misères et celles de leur temps. Chacun d’eux était comme un vitrail, une fenêtre d’église.

            Chaque vitrail représente les saints avec des pièces de couleurs différentes, tantôt claires, tantôt sombres, comme le caractère de chacun d’entre nous avec ses faces claires et ses aspects plus sombres, nos qualités et nos défauts. Cela forme un tout. Mêmes les pièces les plus sombres contribuent à donner une image globale du vitrail. Mais le vitrail mort serait s’il restait dans la nuit. C’est grâce à la lumière du soleil que les couleurs peuvent chanter, que l’image peut prendre vie. Mais ce qui est plus beau encore, c’est quand le soir, vous voyez l’église éclairée de l’intérieur. C’est alors que, dans les ténèbres de la nuit, Dieu nous parle à travers ses vitraux. C’est cela, un saint, c’est celui qui laisse l’amour de Dieu briller tellement fort en lui qu’il en devient un message de paix et d’amour.

            Alors, au cours de cette Eucharistie, recevons la lumière de l’amour de Dieu à l’intérieur de notre corps afin que nous aussi, nous puissions rayonner par toute notre vie de cette tendresse divine à tout jamais offerte.