Voilà une image qui nous est bien conne et pourtant il y a une petite phrase à la fin de cet évangile qui m’a surpris. Il y est écrit : « voyant ce que vous faites de bien, les hommes rendront grâce à Dieu. » On ne demande pas mieux, que les hommes, tous les hommes rendent gloire à Dieu et soient avec nous pour chanter la gloire de Dieu. Mais que faut-il faire pour cela ? Parler de Dieu ? Les gens ne veulent plus entendre parler de Dieu. Dès qu’on ouvre la bouche et qu’on utilise le mot Dieu, nos interlocuteurs se ferment aussitôt et même parfois se moquent de nous. Il faut encore moins parler de morale ou de catéchisme. Les gens ne veulent plus entendre parler de religion. Que faut-il faire alors dans ce cas ? L’évangile lui-même nous le dit dans la même phrase : « voyant ce que vous faites de bien. » Voilà une bonne réponse, mais n’est-ce pas cela que nous faisons déjà : faire du bien ? Que pourrions-nous faire de plus ?
La première lecture nous donne une piste plus suggestive. Il y est écrit qu’il faut « donner à celui qui a faim ce que nous, nous désirons pour nous-mêmes. » On le voit tout de suite : quand l’évangile parle de celui qui a faim, il ne songe pas seulement au mendiant auquel on pourrait donner une tartine ou un sandwich, mais il parle aussi et peut-être surtout de ceux qui ont besoin de chaleur humaine et d’un peu de confort, comme une douche et des vêtements bien chauds.
Mais tout cela, nous n’osons pas le faire, car on a peur d’être envahi ou d’être trompé. Et on a raison parce que cela demande de la prudence et de la compétence. On ne s’improvise pas aide social, ni bon Samaritain. Et pourtant nous ne pouvons pas rester inactifs, ni surtout indifférents devant la misère du monde et la pauvreté qui existe autour de nous.
Alors pourquoi ne pas organiser tous ensemble une opération choc ? Le 22 février, c’est le début du carême. On pourrait déjà penser à organiser une journée porte ouverte dans la paroisse ou dans l’unité pastorale. Cela pourrait être une journée au cours de laquelle on pourrait distribuer des vêtements et de la nourriture aux pauvres et aux nécessiteux. Pour cela, il faudrait tout d’abord se renseigner auprès des associations déjà existantes pour savoir comment faire et même quoi faire. On pourrait aussi se tourner vers une maison de repos et organiser une petite fête pour le Mardi Gras. Il y a tant de solitude autour de nous et nous avons tellement d’amour à donner.
C’est à ce moment-là qu’on comprend mieux cette recommandation faite par la première lecture : « donner à celui qui a faim ce que nous, nous désirons. » Que désirons-nous vraiment ? Qu’est-ce qui nous ferait vraiment plaisir et que nous pourrions donner à notre voisin, ou bien à cette famille qui vient d’arriver dans notre quartier ?
Tout cela pourrait faire l’objet d’une réflexion dans la paroisse ou dans l’unité pastorale. Car ce sera à ce moment-là que les hommes rendront gloire à Dieu parce que nous, les chrétiens, nous ne sommes pas là seulement pour regarder et pour parler de la misère dans le monde, mais parce que nous sommes capables d’y apporter une petite solution, comme Jésus l’a fait pendant sa vie sur terre, comme les apôtres l’ont fait après la résurrection du Christ. Alors nous serons comme le sel qui redonne du goût à la vie pour beaucoup d’hommes et de femmes qui sont tristes, malades ou désespérés. Et nous serons alors comme une lampe qui brille sur un lampadaire.