5ème dimanche de Pâques

Auteur: Philippe Henne
Date de rédaction: 7/05/23
Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique : A
Année: 2022-2023

« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie »

 Dans cet évangile, les apôtres sont tout perdus. Le Seigneur leur dit qu’il va leur préparer une place et ils lui demandent où ça. Ils lui disent aussi qu’ils ne savent pas où aller. Et Jésus leur répond qu’il est le chemin, la vérité et la vie. Les apôtres sont comme des enfants avant un voyage que leur proposent leurs parents ou leurs moniteurs de mouvements de jeunesse. On les entend dire et s’inquiéter : « c’est où qu’on va ? C’est loin ? »

Ne nous moquons pas d’eux. Nous sommes parfois comme eux, avant une grande opération, un grand déménagement ou une grande maladie. Où va-t-on ? Tout le monde se le demande dans l’Église d’aujourd’hui et en particulier dans tous les couvents et dans tous les monastères. Que va-t-on devenir ? Et Jésus nous répond : « pas de problème ! Je suis là et j’ai tout préparé. Il y aura une place pour tout le monde et même une place adaptée à tout le monde. Il y a de nombreuses demeures dans la maison de mon Père. Je reviendrai pour vous chercher et pour vous emmener auprès de moi. »

Tout est arrangé. Jésus a tout prévu pour le logement futur et même, et surtout, il nous dit : « vous savez le chemin. » Et c’est vrai que nous le savons : Jésus est le chemin, le vrai chemin, même si nous ne savons pas exactement comment cela va se passer, ni même parfois si nous allons guérir ou gagner le gros lot. Nous savons que Jésus sera toujours là à nos côtés, peut-être dans une autre ville, dans une autre maison, peut-être autrement après l’opération ou la maladie, mais il sera toujours là à nos côtés.

Et il ne faut pas se laisser aller. C’est ce que nous dit la première lecture. Les apôtres sont débordés : il y a trop de personnes autour d’eux qui leur demandent plein de choses différentes. Ce n’était pas prévu. Ils étaient restés cachés au cénacle avec Marie et voilà que l’Esprit a soufflé et ils sont sortis pour annoncer la Bonne Nouvelle. Il a fallu qu’ils s’organisent autrement. Ils ont appelé à l’aide et ils ont nommé douze diacres qui se sont occupés des veuves. Jamais auparavant on ne s’était occupé des veuves. Elles étaient condamnées à mourir de faim, comme la veuve de Sarepta qui a rencontré le prophète Elie. Ou bien elles allaient glaner les derniers grains de blé que les moissonneurs avaient laissés sur le champ, comme Ruth dans le champ de Booz. Mais la moisson ne dure pas longtemps et l’hiver est là, qui attend. Personne ne s’était jamais occupé des veuves et voilà que douze hommes, des diacres, sont chargés de répartir leur nourriture et leurs vêtements.

Il ne faut pas se laisser aller. Jésus est à nos côtés, mais c’est aussi à nous à prendre soin de nos frères et sœurs dans le besoin. Nous connaissons le chemin. C’est Jésus, le Fils de Dieu, qui vient parmi nous pour nous donner sa vie et son amour.

Alors, ne nous angoissons pas. Nous sommes maintenant invités à la table de Jésus-Christ. Profitons-nous pour bien boire et bien manger. Boire et manger quoi ? Son corps et son sang. Forts de cette nourriture, nous pourrons inventer une façon nouvelle de vivre dans la vérité, celle qui nous apprend à voir des frères et des sœurs autour de nous, des hommes et des femmes qui ont, comme nous, besoin d’amour, du vrai amour, l’amour de Dieu pour l’éternité. Oui, nous savons le chemin, c’est Jésus-Christ, le Fils de Dieu.