Attention ! Il ne faut pas déformer cette phrase et vouloir enfermer les chrétiens dans la sacristie. Les chrétiens ne doivent pas seulement payer leurs imports. Ils doivent aussi et surtout vivre leur foi chrétienne à la maison, au bureau et dans la société. Nous devons transfigurer le monde et y apporter la joie de connaître Dieu. Qu’y a-t-il de plus dangereux qu’un politicien qui poursuivrait uniquement son ambition personnelle ou qui ne voudrait qu’une chose, c’est que son pays soit le plus grand, le plus fort, quitte à utiliser la guerre pour imposer sa volonté. Le politicien chrétien devrait veiller à ce que chacun, même le plus faible, ait sa place dans la société. Et heureusement il y a toujours eu, dans notre pays et dans le monde, des hommes et des femmes soucieux de développer leur amour de Dieu dans l’exercice leur métier.
Un commerçant chrétien ne profitera pas de la faiblesse d’une vieille dame ou d’un jeune aveugle pour lui vendre un mauvais produit. Ou un professeur ne profitera pas de son poste pour écraser l’un ou l’autre élève qui ne lui plairait pas. Rendre à Dieu ce qui est à Dieu, c’est permettre à Dieu d’exister dans nos familles, notre travail, notre société. C’est prendre le temps avec le plus faible qui a du mal à comprendre, c’est permettre aux plus malins d’utiliser leurs capacités non pas pour dominer les autres, mais pour leur permettre d’exister, d’avoir leur place afin qu’eux aussi puissent à leur tour donner aux autres une chance de réussir.
Il y a un grand danger aujourd’hui : c’est celui de dire que la foi chrétienne doit rester dans la sphère privée, c’est-à-dire que l’on ne peut jamais en parler en public et que ma foi ne doit pas avoir d’influence dans ma vie en société. Non ! C’est bien sûr parce que je suis chrétien que je rends service à l’église, en participant aux chants de la chorale ou aux réunions de la fabrique d’église. Mais c’est aussi parce que je suis chrétien que je participe à des activités caritatives. C’est là que je peux rencontrer Jésus dans cette femme qui éduque seule ses enfants et qui est écrasée de fatigue. C’est Jésus que je rencontre dans cette personne découragée parce qu’elle est toute seule et que personne ne vient l’aider.
C’est pour cela que nous sommes ici rassemblés ce matin dans cette église. C’est non seulement pour prier ensemble, mais aussi pour nous accueillir l’un l’autre comme des frères et des sœurs d’un même père. C’est cela rendre à Dieu ce qui est à Dieu. C’est rendre à Dieu la place qu’il mérite dans notre vie pour qu’il puisse nous remplir de son amour et de sa tendresse.