30e dimanche du temps ordinaire

Auteur: Philippe Henne
Date de rédaction: 29/10/23
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : A
Année: 2022-2023

Aller à l’essentiel, ne pas perdre de vue l’essentiel, voilà ce que Jésus veut nous rappeler aujourd’hui. Et c’est bien ce que nous voulons faire pendant cette eucharistie. Empêtrés dans les multiples problèmes matériels, nous oublions parfois que nous sommes tous appelés à aimer et à être aimés. Mais parfois nous sommes rongés par le souvenir d’un violente dispute ou par une rupture avec un frère ou une soeur. Nous sommes toujours engloutis par mille petits soucis ou assombris par de gros nuages qui pèsent sur notre coeur. On en oublie l’essentiel : la chance de savoir que nos sommes vraiment aimés par Dieu.

C’est cela qui faisait la différence entre saint Pierre et Judas. Tous avaient trahi Jésus, mais Judas était écrasé par la culpabilité. Il était devenu comme certains enfants qui n’osent plus se montrer à table devant leurs parents. Ils ont l’impression d’avoir commis un crime abominable que rien jamais ne pourra effacer. C’est parfois tellement difficile de pouvoir recommencer à être aimés. Judas a été écrasé par l’énormité de son crime. Il n’a pas pu imaginer que Jésus pourrait lui pardonner et que tous deux pourraient recommencer à vivre ensemble, comme des amis, comme Dieu avec son enfant. 

Car c’est bien là l’origine de l’amour que nous pouvons avoir pour Dieu. C’est avoir l’honnêteté et l’intelligence de reconnaître qu’on  a infiniment besoin de lui, reconnaître que c’est grâce à lui que vous avons la vie et la possibilité de connaître l’amour. C’est cette idée, cette conviction qui est comme la clef qui met en marche le moteur de notre cour. C’est ce qui a poussé les apôtres à tout abandonner pour suivre Jésus et l’aimer de tout leur coeur. 

Et cet amour rejaillit sur toutes les autres personnes de notre entourage. Tout d’abord parce que, quand quelqu’un est bien dans sa peau, il ne peut pas être agressif ou rancunier avec les autres. Il laisse de côté les petites mesquineries pour repas laisser ses gâter le plaisir de connaître le grand amour. Il y a ensuite le fait qu’on peut regarder tous les autres avec bienveillance, non pas une bienveillance idiote et aveugle, mais une bienveillance qui n’exclut pas une certaine lucidité. Cette bienveillance n’est pas l’analyse cruelle de certains philosophes aigris qui ne voient que la méchanceté dans le coeur de touts les hommes. C’est bien au contraire la lucidité bienveillante d’un vieux doyen qui a vu pas mal de choses, entre autres de beaux gestes d’amour et de réconciliation. Il y a toujours une lueur d’amour dans les coeur de tous les hommes, même dans celui de Judas. 

Alors, au-delà de toutes les intempéries de la vie, retrouvons la joie d’être aimés par Dieu pour pouvoir offrir un peu de chaleur et de tendresse autour de nous.